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Samedi 31 avril, veille du Saint dimanche des Rameaux, un quarteron d’associations LGBT radicales n’avait rien de mieux à faire que d’installer un tribunal aux Folies Bergère, à Paris, où les différents candidats à la présidentielle étaient sommés de répondre aux procureurs de l’homosexualité militante, devant un jury populaire de... 1 600 personnes à peine, venues "de toute la France" (!). L’envoyée du PS fit des prouesses de démagogie, tandis que l’avocat commis d’office des lâches de l’UMP se fit copieusement, mais courageusement, huer par les adversaires du sectarisme et de la discrimination.
Mais celui qui fit réellement mouvoir la salle fut le tribun Jean-Luc Mélenchon, qui se présenta comme un « macho méditerranéen » converti au militantisme gay radical... On aurait pu le penser en effet s’il était communiste, issu du parti de Mauriche Thorez et de sa très traditionnelle épouse Jeannette Vermeersch, mais Mélenchon est de formation trotskyste lambertiste, anti-PCF historique et venu des milieux intellos libertaires de Mai 68, dont les rêves de disposer de leurs corps ont été phagocytés par le capitalisme libéral des années 1990-2000. Le sénateur du Front de gauche fit en outre honneur au Grand-Orient de France, acquis au relativisme moral et sexuel depuis le noyautage des loges par les trotskystes, en délivrant un oral digne d’une tenue blanche fermée :
"Le mouvement LGBT peut apprendre beaucoup à la société et doit se demander comment il peut participer à notre émancipation collective". Ainsi, celui qui ambitionne d’être le candidat "du peuple", et a fortiori du peuple de gauche, des ouvriers, des employés administratifs, tombe le masque : il n’est en réalité qu’une alternative à François Hollande pour ceux qui se sont substitué aux milieux populaires, les bobos et autres étrangetés urbaines, fascinés par l’abstrait et allergiques à "l’ordre moral", cible virtuelle et fourre-tout, où l’on range arbitrairement l’opposition au mariage homosexuel, entre autres.
Toutefois, il serait injuste de ne pas reconnaître que Mélenchon est le seul véritable candidat de cette élection à "faire" de la politique, en refusant de parler le langage des experts, et en déclamant un programme avec brio. Sa critique des méfaits du système ultralibéral pris de spasmes est d’ailleurs assez séduisante pour que des inconnus annoncent en février dernier : « Les chrétiens de saint Martin avec Mélenchon ! »
En effet, s’inspirant d’une pétition intitulée "Pour le christianisme du partage, pas de la croisade" [1], lancée par ce que les confluents des années 1970-80 comptent en derniers militants associatifs marxisants, pasteurs d’une certaine frange de l’Eglise réformée de France qui crève de son libéralisme théologique, animateurs en pastorale à Lyon (j’en viens !) et dissidents de type "Nous sommes une autre Eglise", qui rendait hommage aux professions de foi de Jean-Luc Mélenchon pour la justice sociale, ce texte se revendiquait du grand saint Martin et de son geste envers le pauvre croisé sur son chemin pour justfier leur soutien au candidat du Front de gauche :
"Le Christ nous enseigna que nous sommes tous égaux et frères, que nous devons aider les faibles et nous garder des richesses matérielles. Sa Parole est radicale, notre engagement doit l’être aussi."
D’où le malentendu commun de ces derniers mois, sinon de ces dernières années : le christianisme commandant la charité, la place des chrétiens est donc à gauche, sinon à la gauche de la gauche. Je ne ferai qu’effleurer ce sujet, qui sera certainement développé à loisir dans nos colonnes, mais je voudrais soulever trois réflexions à l’égard de nos pélerins de saint Martin.
Il est juste de dire que les chrétiens n’ont pas de candidat attitré. La lecture actuelle des trois "points non-négociables", terriblement réductrice (puisqu’ils oublient les autres), enferme les catholiques, quand l’enseignement du pape et des évêques les libèrent et leur donne les clés pour élargir leurs horizons. Il serait toutefois faux d’affirmer que Mélenchon détient le monopole de la préoccupation sociale du christianisme.
[2] http://www.lavie.fr/hebdo/2012/3469/jean-luc-melenchon-la-foi-est-une-brulure-22-02-2012-24542_292.php
[3] L’iconographie représente Martin tranchant son manteau en deux avec son épée. En réalité, le manteau d’un officier romain de l’époque était composé de deux parties : le tissu fourni par l’Empire, et l’intérieur, qui pouvait être fourré selon la fortune du possédant. Martin découpa donc ce qui lui appartenait, pour le donner au pauvre, et préserver ce qui revenait à César.
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