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On connaît l’engagement de Jean Paul II sur bien des terrains politiques, à commencer par celui de la résistance non-violente aux totalitarismes [1], fondée sur le respect des droits de l’homme [2] et sur celui de la paix. Je retiendrai seulement ici un passage important de son exhortation apostolique, Les laïcs fidèles du Christ, publiée après le Synode de 1987 sur les laïcs : « Pour une animation chrétienne de l’ordre temporel [..., pour] servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la politique, à savoir l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir le bien commun. Les Pères du Synode l’ont affirmé à plusieurs reprises : tous et chacun ont le droit et le devoir de participer à la politique [...]. Les accusations d’arrivisme, d’idolâtrie du pouvoir, d’égoïsme et de corruption, qui bien souvent sont lancées contre les hommes du gouvernement, du parlement, de la classe dominante, des partis politiques, comme aussi l’opinion assez répandue que la politique est nécessairement un lieu de danger moral, tout cela ne justifie pas le scepticisme ni l’absentéisme des chrétiens pour la chose publique » (§ 42).
Il est donc souhaitable que des laïcs chrétiens, dans un esprit de service, militent dans des partis et visent à exercer l’autorité. Mais l’engagement pour la chose publique peut prendre bien des formes, puisque la définition donnée ici de la politique est très large.
Dans son encyclique Deus caritas est (§ 26-29), Benoît XVI va apporter d’importantes précisions sur le rapport entre Justice et Charité, et sur les rôles respectifs de l’Église et de la politique.
Il rappelle que Charité et Justice ne s’opposent pas (« L’amour – caritas – sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste »), mais souligne que la justice est la tâche propre du politique, et la charité celle de l’Église. Benoît XVI n’emploie plus l’expression fameuse de Pie XI sur la « charité politique », préférant emprunter au Catéchisme de l’Église le terme – moins paradoxal, mais non moins fort - de « charité sociale » (§ 29). En fait, si Benoît XVI dit que « l’Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible, qu’elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’État », il réaffirme clairement que « l’Église ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice » (§ 28-a), même si celle-ci relève du politique.
Dans cette lutte, le chrétien rejoint tous les hommes de bonne volonté. Car si la charité est vraiment le « propre » du message évangélique, elle pousse les chrétiens à s’engager dans une tâche qui ne leur est pas propre, une tâche qui relève de l’éthique et doit mobiliser tout homme, croyant ou non : faire la justice. Une formule résume cela très clairement : « La société juste ne peut être l’œuvre de l’Église, mais elle doit être réalisée par le politique. Toutefois, l’engagement pour la justice, travaillant à l’ouverture de l’intelligence et de la volonté aux exigences du bien, intéresse profondément l’Église » (§ 28-a).
On peut alors se demander en quoi l’Église prend part à la « lutte pour la justice », puisqu’elle respecte « l’autonomie des réalités terrestres » et « refuse de se mettre à la place de l’État ». Pour Benoît XVI, l’Église apporte quatre contributions importantes :
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