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Le sinistre Projet de loi 52 ouvrant l’euthanasie, présenté en juin 2013 à l’Assemblée nationale du Québec, en est à la dernière étape de la procédure législative. Le vote final doit se tenir avant le 13 juin prochain.
Le Projet de loi avait été abandonné en mars 2014, juste avant les élections provinciales d’avril, comme si aucun parti ne voulait partir en campagne en portant la responsabilité d’un vote sur l’euthanasie. Il fut réintroduit en mai, sans vote des parlementaires, par le Premier ministre Philippe Couillard, qui se disait pourtant réservé sur le sujet.
L’Assemblée nationale du Québec est composée du Parti libéral (droite centriste), actuellement au pouvoir, du Parti québécois (gauche nationaliste), de la Coalition pour l’avenir du Québec (droite libérale) et de Québec Solidaires (gauche radicale). Les trois derniers partis sont unanimement favorables à l’euthanasie, tandis que les libéraux sont divisés, avec une petite majorité opposée. C’est la députée du PQ Véronique Hivon, ex-ministre dans le précédent gouvernement de Pauline Marois, de 2012 à avril dernier, qui est à l’origine du Projet de loi.
La majorité des députés étant acquis au Projet de loi 52, ainsi que la presse québécoise, qui traite les opposants avec mépris, un chroniqueur du Journal du Québec n’hésitant pas à les appeler « dictateurs de conscience », il est très probable que le Québec ne sombre dans la mort de la pensée en matière de fin de vie. D’après les sondages, plus de 80 % des Québécois approuvent l’euthanasie.
Le Québec touche ainsi le fond de la sécularisation et de la perte des valeurs qui frappent durement cette Province, où la prépondérance séculaire de l’Eglise catholique a suscité un rejet total et profond à partir des années 1960. Trop de cléricalisme tue la foi, et entraîne les forces vives de la société dans sa chute.
A noter que le Projet de loi 52 s’inspire directement de la funeste loi belge, dont on connaît les récentes évolutions. Il est également frappant de constater que les éléments de langage, comme « aide à mourir dans la dignité », sont les mêmes qu’en Europe.
Du côté du Canada anglophone, le gouvernement fédéral du Premier ministre Stephen Harper s’est fermement opposé au Projet de loi 52, mais n’a pas les compétences pour empêcher son adoption. Situation embarrassante pour les Français, qui se sentent solidaires de leurs frères de la Belle Province, d’acquiescer à la position d’un gouvernement aux tendances francophobes, qui saccage l’environnement au nom du libéralisme économique, mais qui défend cette fois-ci l’écologie humaine.
Mais, comme dans tous les déserts, des voix s’élèvent contre la folie. Le réseau citoyen Vivre dans la Dignité (VDD) et le Collectif des médecins contre l’euthanasie revendiquent plus de 600 médecins et 17 000 citoyens. Ils ont diffusé en février 2014 une vidéo, qui réapparaît opportunément ces jours-ci, où plusieurs personnalités lancent un appel contre l’euthanasie. Y apparaît notamment le célèbre fondateur de l’Arche Jean Vanier [1], dont personne ne peut nier sa connaissance et son expérience des personnes fragiles et handicapées.
Le 29 mai dernier, l’éditorialiste du Journal de Montréal Jacques Brassard a dénoncé « ce projet de loi délibérément de mauvaise foi, trompeur, dissimulateur. »
Il introduit ainsi la confusion dans les esprits entre euthanasie, mourir dans la dignité, refus de l’acharnement thérapeutique et sédation palliative. (...)
Mourir dans la dignité, ce n’est pas légaliser l’euthanasie, c’est rendre accessibles des soins palliatifs de qualité partout au Québec.
Les opposants du Projet de loi 52 se réunissaient pour une ultime vigile le 3 juin devant l’Assemblée nationale. Ils ont été rejoints par le député libéral de Montmorency Raymond Bernier, unique parlementaire à avoir annoncé sa présence.
Pour un seul juste, Dieu décida d’épargner Jérusalem, enseigne le prophète Jérémie. Espérons que pour la poignée d’opposants qui s’est levée, le Québec reviendra à la raison et à la foi qui l’a bâti, et sauvé de la domination culturelle anglaise.
Addendum 04/06, 15h : selon le député Raymond Bernier, une vingtaine de parlementaires libéraux sauveront l’honneur en votant contre le texte. Étaient présents à la manifestation d’hier Mgr Gérald Cyprien Lacroix, archevêque catholique de Québec, et Louise Brissette, physiothérapeute connue pour avoir secouru et adopté de nombreux enfants handicapés.
[1] Combien de Français savent qu’il est le fils d’un ancien Gouverneur général de Québec ?
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