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L’homosexualité n’existe pas.
Quoique j’aie été invité à écrire un article dont le titre contient ce néologisme contemporain, il me paraît utile d’écrire que ce terme est absurde. Absurde historiquement puisque, à l’origine, il vise à désigner l’une des pratiques génitales de libertins et non une attirance singulière. Absurde radicalement puisque la sexualité suppose la complémentarité jusque dans l’altérité des sexes. Par ailleurs, la sexualité ne saurait être réduite à la génitalité sans graves conséquences morales, culturelles et spirituelles !
Les personnes existent. Ne les réduisons pas à certains de leurs actes.
Des actes génitaux désordonnés existent. Des sexualités blessées également ; quasiment toutes, à dire vrai… N’oublions pas que, à l’exception de Notre Seigneur et de Sa bienheureuse mère, nous souffrons tous d’une inclination au mal consécutive au péché originel.
Ces remarques liminaires posées, traitons le sujet de l’identification de certains à l’« homosexualité », voire leur revendication… Que penser des mœurs qui en découlent ? Comment gérer ce phénomène dans l’ordre social ? Convient-il d’approuver ce fait ? Le tolérer ? Le condamner ?
Les fidèles sont appelés à réaffirmer que ces mœurs sont contraires aux intentions de Dieu et contribuent à faire obstacle à Son plan comme en témoignent en diverses occasions les Saintes Écritures, la Sainte Tradition et le Magistère. Ce service est d’abord à rendre aux chrétiens, à leurs enfants et aussi aux personnes concernées ainsi qu’aux sociétés dans lesquelles nous vivons.
Désapprouver ces mœurs et réaffirmer le principe biblique « l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. » (Gn 2, 24) est un devoir sacré pour le fidèle. S’interroger sur la gestion sociale (c’est-à-dire relationnelle, coutumière et légale) de la transgression de ce principe est plus délicat… A l’heure des cultures individualistes, pourquoi même s’en soucier ?
Car il est dit en Gn 4, 9 : « Le Seigneur dit à Caïn : "Où est ton frère Abel ?" Caïn répondit : "Je ne sais pas. Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ?" » Nous ne pouvons pas [1] céder à l’individualiste car autrui est mon frère en humanité et le Seigneur m’appelle à reconnaître en lui mon prochain.
Mais puisque Dieu, dans sa création, a pris le risque de nous rendre libres, de souffrir nos péchés, de quel droit pourrions-nous intervenir ? De quel droit imposer des directives, des comportements, des exigences qui privent autrui de sa liberté ? [2]
En raison de la loi du plus faible : une option prioritaire, un impératif moral en faveur de celui qui a un plus grand besoin. C’est ainsi qu’est ordonnée une société véritablement chrétienne.
Les personnes qui se définissent comme « homosexuelles », à cet égard, sont dans une plus grande faiblesse que nous et devraient, de notre part, recevoir davantage de soins et d’efforts. Mais elles sont adultes et il importe de faire passer avant leurs besoins ceux des adolescents, plus encore ceux des enfants ! Car c’est un besoin pour les mineurs que d’être éduqués conformément à la Foi et la morale divines ; un devoir pour leurs parents et nos dirigeants de les protéger, spécialement des désordres les plus graves. Il faudrait donc condamner socialement toute tentative de détourner les plus faibles des merveilles de la sexualité , tentative médiatique ou personnelle.
« Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix, Israël n’a pas voulu de moi. Je l’ai livré à son cœur endurci : qu’il aille et suive ses vues ! » chante le psaume 80. C’est pourquoi il ne faut pas empêcher les personnes de pécher quand leurs actes n’ont pas de conséquences directes nocives. Il faut appeler chaque personne à la conversion et la pénitence. Il faut également respecter sa liberté de conscience et sa responsabilité. Puisque nous ne saurions juger notre prochain sans commettre un grave péché, tolérons c’est-à-dire supportons, endurons [3].
Et tolérer peut aller loin ! Car si ma sœur, mon frère… se définit ainsi, je ne peux pas cesser de l’aimer, de vouloir son bien et de vivre avec elle, avec lui. Je ne dois ni être aveuglé, ni négliger ses richesses et ses mérites ; ni celles de sa compagne ou son compagnon… Sans doute, cela peut être difficile à vivre. Comment trouver l’unité intérieure ?… Mais je suis appelé à aimer mon prochain, chaque prochain, « en toutes choses, excepté le péché. » (He 4, 15) Ainsi que le disait le pape François en juillet dernier : « Si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? »
Il faut assumer les principes que nous venons de rappeler. Mais ce n’est pas d’abord en répétant des principes que l’on annonce l’Évangile. Il faut plutôt se rapprocher des personnes, souvent blessées socialement ou de manière existentielle, toujours par le péché, les approcher telles qu’elles sont, là où elles sont, tout d’abord pour tenter de comprendre ce qu’elles sont en train de vivre. Il n’est pas nécessaire de parler en permanence de ce sujet et je pense qu’il serait sage de concentrer nos énergies sur des réalités urgentes, importantes et positives. En l’espèce, l’éducation affective relationnelle et sexuelle des catholiques, conformément à la théologie du corps de Saint Jean-Paul II.
Plus important encore, prions pour nous tous pauvres pêcheurs et faisons pénitence.
[1] « Non possumus » répondaient les premiers martyrs aux romains qui leur demandaient de sacrifier à l’empereur.
[2] Librement inspiré d’un propos du cardinal Jorge BERGOGLIO dans le livre Sur la Terre comme au ciel, Editions Robert Laffont, 2010.
[3] Au sens étymologique du verbe latin tolerō, tolerāre, tolerāvī, tolerātum.
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