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L’Arrivée des Bergers

Ce poème a été publié pour la première fois le 28 décembre 2011.

Évangile du dimanche 1er janvier

Luc 2, 16-21
Enfin l’enfant venait de cesser de pleurer…
Dans ce nouveau silence fragile et léger
Que venait renforcer le froid et le vent,
La vierge remettait son châle calmement.
 
Si fatiguée par ce divin accouchement,
Le regard amoureux, maladroit et aimant,
De son Joseph semblait vouloir la rassurer.
Elle lui répondit d’un sourire apaisé.
 
Tout enfin paraissait si tranquille, achevé.
Joseph essuya tendrement le front mouillé
Des dernières sueurs dues à l’enfantement
De sa si jeune épouse au regard de safran.
 
Les anges étaient partis mais leurs chants résonnaient
Encor dans les recoins de l’étable isolée
Quand soudain, des cloches éloignées réveillèrent
L’enfant qui, souriant, souleva les paupières.
 
Joseph, tout étonné, se leva brusquement,
Empoignant son bâton pour défendre l’entrée
De la grotte où sa femme et son Fils reposaient.
Qu’il eût vite compris le devoir de parent.
 
Marie, trop fatiguée, ne put en faire autant.
Elle sourit en voyant son mari se lever.
Sourire inconscient qui se sait protégé.
Celui de son enfant montrait la nuit des temps.
 
Celui de son enfant était tout amusé
De voir agir son père à la barbe d’argent
Car lui déjà savait que ces bruits approchants
Étaient ceux des brebis qu’on venait lui porter.
 
Les bergers arrivèrent devant l’Enfant-Dieu.
Joseph posa son arme et les interrogea.
Le moins essoufflé s’avança puis raconta,
Tandis que Jésus l’écoutait de ses grands yeux.
 
Il raconta tout, de l’apparition des anges
Jusqu’à l’étoile qui les guida dans la nuit.
Joseph, émerveillé, ne cessait, sans un bruit,
De marmonner des cantiques et des louanges.
 
Marie, cependant retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. [1]
 
Puis vint une brebis (qu’on avait retrouvée)
Qui posa sa tête sur le corps du bébé.
Celui-ci, en riant, mit maladroitement
Sa main sur le cou de l’animal ruminant.
Le tableau attendrit le couple et les bergers.
La brebis s’éloigna, les pâtres s’en allaient.
On entendit alors les doux pleurs de l’enfant.
Marie le prit au sein, il téta sa maman.
Enfin Jésus venait de cesser de pleurer.
Enfin, en cette nuit, tout avait commencé.

*

Charles Cartigny,
le 28 décembre 2011


[1Luc 2, 19

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