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Enfin l’enfant venait de cesser de pleurer…Dans ce nouveau silence fragile et légerQue venait renforcer le froid et le vent,La vierge remettait son châle calmement.Si fatiguée par ce divin accouchement,Le regard amoureux, maladroit et aimant,De son Joseph semblait vouloir la rassurer.Elle lui répondit d’un sourire apaisé.Tout enfin paraissait si tranquille, achevé.Joseph essuya tendrement le front mouilléDes dernières sueurs dues à l’enfantementDe sa si jeune épouse au regard de safran.Les anges étaient partis mais leurs chants résonnaientEncor dans les recoins de l’étable isoléeQuand soudain, des cloches éloignées réveillèrentL’enfant qui, souriant, souleva les paupières.Joseph, tout étonné, se leva brusquement,Empoignant son bâton pour défendre l’entréeDe la grotte où sa femme et son Fils reposaient.Qu’il eût vite compris le devoir de parent.Marie, trop fatiguée, ne put en faire autant.Elle sourit en voyant son mari se lever.Sourire inconscient qui se sait protégé.Celui de son enfant montrait la nuit des temps.Celui de son enfant était tout amuséDe voir agir son père à la barbe d’argentCar lui déjà savait que ces bruits approchantsÉtaient ceux des brebis qu’on venait lui porter.Les bergers arrivèrent devant l’Enfant-Dieu.Joseph posa son arme et les interrogea.Le moins essoufflé s’avança puis raconta,Tandis que Jésus l’écoutait de ses grands yeux.Il raconta tout, de l’apparition des angesJusqu’à l’étoile qui les guida dans la nuit.Joseph, émerveillé, ne cessait, sans un bruit,De marmonner des cantiques et des louanges.Marie, cependant retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. [1]Puis vint une brebis (qu’on avait retrouvée)Qui posa sa tête sur le corps du bébé.Celui-ci, en riant, mit maladroitementSa main sur le cou de l’animal ruminant.Le tableau attendrit le couple et les bergers.La brebis s’éloigna, les pâtres s’en allaient.On entendit alors les doux pleurs de l’enfant.Marie le prit au sein, il téta sa maman.Enfin Jésus venait de cesser de pleurer.Enfin, en cette nuit, tout avait commencé.
Charles Cartigny,
le 28 décembre 2011
[1] Luc 2, 19
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