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Une minorité influente.
Les chrétiens représentent une minorité numérique en Inde, une minorité persécutés comme le montre l’actualité la plus récente [1], et cela fera l’objet d’un prochain article. Dans l’article précédent, qui faisait le portrait des chrétiens en Inde [2], nous avons vu non seulement la diversité du christianisme en Inde, mais aussi son ancienneté : les chrétiens sont présents en Inde depuis le premier siècle. Il est donc logique de se demander comment les chrétiens indiens ont pu agir autrement que comme une minorité au sens entier [3] et ont pu avoir une influence en Inde, sur la construction du monde indien, de l’Inde contemporaine.
Des chrétiens très présents parmi les élites, et au-delà, dans l’ensemble de la société indienne.
Bien que ne représentant que 2,34% de la population du sous continent, les chrétiens sont représentés sans commune mesure dans les institutions de l’État et du gouvernement, dans les forces armées, dans le sport, mais surtout dans le monde de la culture (les chrétiens ont toujours été des pionniers du renouveau des langues indiennes au XXe siècle [4]), et plus encore dans les milieux académiques et médicaux. [5]
On notera aussi chez les chrétiens le plus fort taux d’éducation, et ce même si leur statut social est bas et qu’ils peinent pour la majorité d’entre eux à s’intégrer économiquement, ainsi qu’un taux de fertilité élevé, et une parité homme/femme respectée (dans un pays où l’avortement légal a pris le relais de l’infanticide féminin qu’on avait l’habitude de cacher), et surtout une condition féminine qui n’a rien à envier au reste du monde indien.
Ainsi, si 70% des chrétiens en Inde sont des intouchables, ils sont néanmoins très bien représentés parmi les élites du pays. Il y a plusieurs causes à cela. Premièrement, les chrétiens détiennent ¾ des hôpitaux et dispensaires (85% des dispensaires dans les campagnes sont tenus par des chrétiens), mais surtout 2/3 des écoles, et les universités de tradition catholique ou anglicane sont encore parmi les plus réputées du sous-continent, peut être le plus fort reliquat des missions, puis des systèmes coloniaux, que l’Inde n’a pas rejeté mais a absorbé. Et même si les hindous essayent de construire leurs propres écoles d’élites, par réaction au système éducatif chrétien, rares sont les écoles privées hindous à pouvoir percer.
Il est extrêmement important de souligner le rôle des chrétiens dans les écoles, et surtout dans les meilleures : Cela signifie que la majorité des indiens, et la plupart des élites passent par des écoles chrétiennes, et que la pensée chrétienne les imprègne. Il est par exemple étonnant de voir le nombre de références au christianisme chez les pères de l’indépendance indienne, comme Gandhi, mais aussi Rabindranath Tagore etc. Cela explique aussi le rôle des chrétiens dans la construction de l’Inde Contemporaine, comme on le verra plus loin.
Pour le peuple, et pour les plus pauvres, la connaissance du Christ est apportée par les dispensaires qui les ont soignés gratuitement, ou par les écoles qui les ont éduqués pour rien. Et dans les milieux ruraux surtout, le Christ est souvent adopté comme « un dieu très puissant, mais vraiment jaloux » (comme disait ma domestique, qui avait migré de sa campagne Tamoule à Delhi). Dans les milieux populaires, le Christ est connu, assez vénéré même, le problème est que la pensée Indienne ne connait pas la Vérité, une et la même pour tous, et le fait que les conversions soient surtout des dynamiques de groupes et que les initiatives individuelles tendent à exclure du groupe d’origine, constituent un frein important à la propagation de la foi. De fait, il est assez courant de rencontrer des hindous qui par peur des représailles et de l’exclusion ne veulent franchir le pas de la conversion alors qu’ils ont une pratique chrétienne de la foi, croient en l’évangile etc. En fait en Inde, l’antichristianisme ne vient que rarement du peuple, mais est surtout le fait d’un nationalisme récent et qui séduit les classes moyennes, et qui s’appuie sur l’hindouisme comme unique composante de l’identité indienne, ce qui est nouveau. Cette tendance nouvelle explique la dégradation de la condition des chrétiens les plus exposés (en milieu rural surtout). Un missionnaire de la FSSPX dans le sud de l’Inde me disait que les persécutions étaient récentes et surtout, de nature politique ; autrefois, les cas de persécutions concernaient les conversions individuelles de personnes qui se mettaient en dehors de leur communauté (les conversions en Inde sont des dynamiques de groupe, de castes entières, très rarement des initiatives privées, sauf dans les classes élevées et urbaines), et étaient de ce fait extrêmement rares.
Une influence ancienne et constante sur l’hindouisme.
L’influence chrétienne est tout sauf récente. Et nos préjugés sur un monde indien hermétique viennent du fait que longtemps l’Inde a été pensée comme un monde fermé [6]. En fait, au début de l’ère chrétienne, le christianisme a renouvelé le polythéisme païen qu’était l’hindouisme (et qu’il est toujours pour certaines populations) et l’a fait évoluer vers un monisme en quelques siècles [7]. Le texte qui marque cette évolution est le Bhagavad-Gîtâ, et Sundar Singh, que nous avons présenté dans le précédent article et qui est un des plus grands pionniers de l’inculturation chrétienne en Inde [8], pensait que le Bhagavad-Gîtâ était une adaptation dans des concepts hindous des préceptes du christianisme, et en particulier de l’évangile selon Saint-Jean. Bien que cette thèse soit contestée, il est absolument admirable de tomber sur des passages comme celui-ci, qui ont amené de nombreux prêtres hindous à la conversion au Christianisme : "Quant aux fidèles d’autres divinités qui, pleins de foi, les honorent par des sacrifices, en réalité c’est Moi, fils de Kuntî, qu’ils honorent implicitement par ces sacrifices. Car Je suis le bénéficiaire de tous les cultes et leur Souverain Seigneur" [9]. Pour saisir la portée de ce passage, il faut savoir que Kuntî, dans la mythologie indienne, est une femme qui engendre à partir des dieux, et Sundar Singh, comme les missionnaires avant lui, ont été prompts à dire que l’expression « le fils de Kuntî » désignait en fait le fils de Marie, Jésus. La Bhakti est au cœur de ce texte, et elle désigne la dévotion d’un fidèle envers son dieu, de la même manière qu’un chrétien aime et se dévoue à Jésus-Christ.
En fait, le Bhagavad-Gîtâ est central pour comprendre l’évolution vers un monisme de l’hindouisme parce qu’il redonne de l’importance à un mouvement de dévotion, la Bhakti, et qu’il laisse la possibilité au croyant de s’élever à la contemplation du Dieu unique, alors qu’auparavant, il devait juste s’assurer que les dieux lui étaient favorables. Si le Christianisme a séduit de nombreux théologiens hindous, c’est qu’il leur a permis de faire évoluer l’hindouisme, de le dépoussiérer régulièrement (d’abord à la naissance du Christianisme, puis lors de la colonisation britannique), mais aussi parce que le Christ répond aux apories de la théologie hindoue, qui est une théologie ascendante comme dirait Saint Thomas, une théologie « naturelle » et non révélée. Ainsi, si de nombreux poètes et théologiens concluent à l’existence d’un Dieu unique, il leur était impossible d’en savoir plus (le mystère restant caché), ce qui laisse la place à plusieurs voies pour arriver à la vérité, à moins d’embrasser le Christianisme qui répondait à leurs apories, puisque cette fois la vérité était donnée, révélée. La difficulté pour les indiens tient au fait d’accepter que Dieu puisse dévoiler son mystère : Pourquoi la vérité se donnerait elle ? Le relativisme n’est il pas la règle ? Et le christianisme est il vraiment la Vérité, ou une voie vers la vérité, comme le peuvent être la dévotion, la Bhakti, que l’on a envers une idole ? Cet esprit de relativisme, central dans l’hindouisme (parce que Dieu est inconnaissable mais seulement perceptible, et parfois) explique d’abord la difficulté à convertir des Indiens et à sauver leurs âmes [10], et d’autre part que loin d’avoir détruit ce « paganisme raffiné », le Christianisme l’ait fait évoluer [11]. De nombreux réformateurs de l’hindouisme, sans adhérer au Christ, ont loué le « génie du Christianisme », qui remet cette dévotion, cette Bhakti, au cœur de la foi, pratique qui a contribué à dépoussiérer une religion qui peinait face à l’Islam et au Christianisme et qui ne tenait que par son allergie au concept de révélation et à son emprise totale sur la société [12].
Le rôle dans la construction nationale.
Les Chrétiens sont surtout extrêmement présents dans l’édification de l’Inde contemporaine. Les élites de l’Inde d’aujourd’hui sont issues d’un terreau anticolonialiste, nourri par trois influences : La culture anglaise qu’il s’agit de détourner [13], la culture française vécue comme émancipatrice [14], et la culture et les langues indiennes. Les chrétiens, tout en étant extrêmement présents dans la lutte pour l’émancipation et la construction de l’Inde contemporaine, ont aussi été des pionniers du renouveau des langues indiennes et des cultures indiennes.
L’Inde, quand elle accède à l’indépendance en 1947, donne aux femmes un statut bien supérieur (égalité parfaite et droit de vote notamment) à la réalité de la condition féminine dans le reste du pays. Ce point est dû à l’engagement des chrétiens en Inde et à l’importance de Marie chez les chrétiens indiens [15]. Les chrétiens indiens ont toujours été des pionniers dans la reconnaissance de la dignité de femme en Inde, et les femmes qui militaient pour l’indépendance étaient presque toutes de confession chrétienne. De fait les chrétiens étaient largement présents dans les institutions pro-indépendance comme le Congrès. Leur rôle fut particulièrement important dans la construction d’un État non confessionnel, au moment même où les musulmans demandaient un Pakistan, ce qui devait leur permettre de ne pas être mis en situation de minorité en Inde, comme ce fut hélas le cas au Bengladesh et au Pakistan, républiques islamiques. Au sein du Congrès les personnes les plus influentes avant l’arrivée de Gandhi étaient deux chrétiens, Panditha Ramabai Saraswati, une chrétienne qui milita pour la protection des femmes par la constitution, et surtout le très virulent Kali Charan Banarjee (‘Perhaps the finest orator in the whole assembly was Babu Kali Charan Banerjee, who is a Bengali Christian’, note un journaliste lors d’une cession au Congrès dans les années 1890), qui contribua à construire un système universitaire plus accessible, qui fournit ensuite un vivier antibritannique dans les années 1920. Les chrétiens furent aussi les premiers à soutenir Gandhi lors de sa « prise de pouvoir au sein du congrès », et ils furent aussi les plus impliqués dans les mouvements divers de désobéissance civique.
Outre leur engagement politique, les chrétiens s’illustrèrent aussi comme pionniers dans la rénovation des langues indiennes, dont la plupart, comme le tamoul, sont des langues littéraires depuis plus de 2000 ans. Ce mouvement commence avec les missionnaires jésuites et protestants qui, tout en traduisant la bible dans les langues locales, font connaître des chefs d’œuvre de littérature indienne, les traduisent, mais participent aussi à la création littéraire. Par exemple, le jésuite Robert de Nobili écrit une vie de la Sainte Vierge en vers sanskrits, et un catéchisme dans la même forme et la même langue. Dans le Gnopadesam, il met en vers divers éléments de la doctrine de Saint-Thomas, dans un contexte d’échanges avec des théologiens hindous, il renouvelle aussi la langue Tamoule en effectuant le même travail de transmission de la foi auprès des lettrés. Le père Constanco, va encore plus loin en fixant des règles de poésie tamoule contemporaine tout en traduisant l’évangile. L’enjeu c’est l’inculturation, ou la traduction de la foi dans un contexte conceptuel nouveau, qui est celui de la philosophie indienne. En mettant en place des imprimeries en langues vernaculaires dans tout le sous continent pour répandre l’évangile, les missionnaires, jésuites surtout, contribuent à accélérer la création et les échanges littéraires dans tout le sous continent, amorçant un renouveau littéraire et philosophie au 17e siècle. Le 19e et le 20e siècle sont ceux des nationalismes, et ce mouvement affecte aussi les littératures indiennes, on peut citer Henry Alfred Krishnapillai, qui offrit à la littérature tamoule contemporaine son premier chef-d’œuvre, qui plus est tout à fait chrétien, le Rakshanya Yatrikam (Voyage vers la sainteté), qui contribua à la naissance d’un nationalisme tamoul. Cette tradition s’est perpétuée jusqu’à maintenant, et le plus récent des traducteurs de concepts est le prêtre anglican Apassamy.
Les anglicans ont aussi joué un rôle particulier qu’il convient de souligner. Dans la période la plus contemporaine, ce sont eux qui ont eu le plus à cœur de poursuivre l’œuvre d’inculturation [16].Le précurseur de ce mouvement n’est autre que Sundar Singh, comme le rapporte le Baron de Hügel, lors de la visite du sadhou en Allemagne : « Par « christianisme essentiellement hindou », le Sadhou n’entend pas une religion adaptée à la pensée hindoue au point de cesser d’être un christianisme vivant. On sait combien le Sadhou a réagi contre la méthode et l’enseignement brahmaniques. Ses vues générales, nettement antipanthéistes, et ses conceptions personnelles et historiques ne sont pas le simple écho des idées qui prédominent actuellement dans la philosophie et la religion hindoues. Il n’accepte pas toutes les particularités de la pensée hindoue ; saint Paul fit de même à l’égard de la doctrine juive, et saint Augustin au sujet de la pensée africaine et romaine de son temps. Pourtant saint Paul et saint Augustin étaient fiers de leur origine et s’efforçaient de rester aussi juif et romain que le permettait leur profond christianisme. » [17] Pour Sundar Singh l’inculturation est une nécessité pour la propagation de la Foi, comme il l’explique lui-même :
« Lors d’un voyage dans le Radjpoutana, je vis un homme qui se hâtait vers la gare ; c’était un brahmane de haute caste. Incommodé par la chaleur, il tomba sur le quai. Le chef de gare, un Anglo-Indien, s’empressa de le secourir. Il apporta de l’eau dans une tasse blanche ; mourant de soif, le brahmane refusa de boire et dit :
"Il m’est impossible de boire de cette eau ; je préfère mourir."
"Nous te demandons d’avaler l’eau et non la tasse."
"Je ne veux pas rompre avec ma caste, je préfère mourir. "
Mais lorsqu’on lui apporta de l’eau dans son propre gobelet de cuivre, il la but avidement. Le brahmane n’avait plus fait d’objection quand on lui avait présenté l’eau en respectant ses scrupules. Il en est de même de l’Eau de la Vie. Les Hindous ont besoin de cette eau, mais ils ne peuvent accepter la forme européenne. » [18]
Les anglais n’ont pas beaucoup fait pour la foi en Inde, ceci dit, les indiens les plus nationalistes ont toujours vu dans l’Église Anglicane un parfait équilibre entre la Vérité et préservation du contexte local [19]. En fait, le serment de Koonan dont il a été question dans le précédent article s’est poursuivi, et son esprit, celui d’une chrétienté indienne a été conservé et s’est répandu dans les milieux qui se réclamaient à la fois du Christ et du nationalisme. Ces milieux sont condamnables parce qu’ils confondent le catholicisme et les portugais (tout comme ceux qui firent le serment de Koonan), ceci dit, ils ont rôle important dans le réveil d’une culture philosophique indienne : en effet, dans le contexte d’une lutte pour l’indépendance, ils vont exhumer la philosophie indienne, occultée par les envahisseurs, et essayer de traduire le Christianisme dans ce système de pensée. En fait, ils vont surtout permettre le renouveau de cette philosophie [20], qui est de nos jours la plus enseignée dans les facultés de philosophie.
Les chrétiens ont donc joué un rôle majeur dans la renaissance de l’Inde et la construction de l’Inde contemporaine, que cela soit par la culture ou la lutte politique, que cela soit directement ou indirectement. De nos jours, ils occupent des postes importants au sein de cette société.
Nous verrons dans le prochain opus les réalités sociales diverses que recoupe le christianisme, ainsi que la détérioration de la condition des chrétiens en Inde.
[1] Voir http://www.christianophobie.fr/breves/deux-nouveaux-cas-de-persecution-contre-des-chretiens-en-inde?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Christianophobie+%28Observatoire+de+la+christianophobie%29 ou encore http://www.christianophobie.fr/breves/une-eglise-caillassee-mardi-saint-dans-le-karnataka?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Christianophobie+%28Observatoire+de+la+christianophobie%29
[3] C’est-à-dire comme un groupe tu, qu’on force à taire, et qui se tait. Voir pour saisir ce concept de minorité Collignon, in Staszak, Géographies anglosaxonnes, tendances contemporaines, 2001, « La géographie et les minorités : déconstruire et dénoncer les discours dominants » : "En revanche, dans les pays anglo-saxons, la catégorie “minorité” désigne tout autre chose. La majorité n’y est pas définie à la même échelle, dans des sociétés qui se pensent elles-mêmes comme constituées de groupes hétérogènes – des “communautés” – vivant plus l’un à côté de l’autre qu’ensemble. Cette conception va à l’encontre de l’aspiration à l’universalité si prégnante dans le projet républicain et qui inspire l’idée de mixité, chère aux Français mais dépourvue de valeur intrinsèque pour les Anglo-Saxons. Dans une démarche qui met en avant les divergences et non les bases communes, la majorité est réduite au groupe dominant, défini comme celui qui détient le pouvoir de définir ce qu’il est lui-même et ce que sont les autres. Dans le contexte des pays anglo-saxons, ce pouvoir est détenu par le groupe des hommes blancs adultes de classe moyenne ou aisée, de culture protestante et au comportement conforme à la norme qu’il a lui-même établie (c’est-à-dire hétérosexuels et non contestataires). Aussi, bien que numériquement minoritaire, est-il défini comme “la majorité”. Tous les autres groupes sont donc des minorités, et cela même s’ils sont supérieurs en nombre[…]".
[4] Voir Christianity in India Through the centuries, de K.M. George. Texte intégral : http://www.scribd.com/doc/44745087/Through-Centuries-Final
[5] Liste non exhaustive, recensant uniquement les figures publiques : http://notableindianchristians.webs.com/apps/blog/show/2847222-notable-indian-christians
[6] L’excellent historien Samuel Berthet, qui a renouvelé l’historiographie des relations culturelles entre l’Inde et le reste du monde, a montré qu’il est possible de penser des relations entre la France et l’Inde au moyen âge
[7] "En ce qui concerne Dieu, les Hindous croient qu’il est un, éternel, sans début ni fin, agissant par libre-arbitre, tout-puissant, omniscient, donnant la vie, régnant et préservant. Il est unique dans sa souveraineté, au-delà des contraires et des ressemblances. Il ne ressemble à rien et rien ne ressemble à lui" (Bîrûnî, un savant perse mort en 1048, qui essaye de comprendre l’hindouisme durant les conquêtes musulmanes, Histoire de l’Inde, ch.2)
[8] Pour saisir ce concept et son application dans la christianisation de l’occident, voir l’excellent Christ, Seigneur et fils de Dieu de Sesboüé
[9] Bhagavad-Gîtâ 9.23-24s
[10] Le but de ces coquins d’anglicans, comme Sundar Singh et Apassamy, était justement de faire accepter le fait même de « révélation » dans un cadre conceptuel et philosophique indien, et de fait c’est l’enjeu même de l’évangélisation de l’Inde.
[11] « Another example of a positive reaction to Christian missionaries is the Hindu reform movement of Bengal in the 19th century. The missionaries spoke strongly against idolatry and social evils like child marriage and practice of sati by which widows were forced to immolate themselves on the funeral pyre of their husbands. Some Hindu leaders were convinced by these arguments, and as Christianity inspired them they started a reform movement in Hinduism. Leaders like Raja Ram Mohan Roy,Keshub Chandra Sen and Pratap Sunder Majumdar remained Hindus and tried to change Hinduism from within. But many like Kali Charan Banerjee, Chenchiah and Vengal Chakkarai embraced Christianity, taking with them real Hindu values they had treasured. Some of the leaders of Hinduism took an aggressive approach against Christianity. Swami Vivekananda, Dr Sarvepalli Radhakrishnan and many great Hindu and Buddhist scholars went to the West and fought againstmaterialism, imperialism and colonialism. » , Christianity in India Through the centuries, de K.M. George.
[12] Ce qui explique le fait que les premiers convertis, outre les chrétiens de Saint Thomas (eux même intégrés au système des castes) aient été les laissés pour compte du système des castes : Les intouchables et les membres des tribus.
[13] Les Post-colonial studies montrent comment les indiens en maitrisant la langue et la culture du colon ont retourné la culture anglaise contre les anglais, un peu comme Césaire avec la langue de Molière.
[14] Culture d’excellence, n’est-ce pas ? De plus la réalité de la colonisation était tout autre dans les comptoirs français, où les locaux ont eu le droit de vote au début du XXe siècle. Voir à ce sujet Samuel Bertet et notamment « France-Inde : Enjeux culturels »
[15] « One of the activities of the Christian missionaries in the second half of the 19th century was the work among women. Very little had been or could be done before that period. Child marriage, female infanticide, sati and (in North India) the purdah system were the order of the day. There was very little thought given to the emancipation of women. Moreover, since reading and writing were almost entirely confined to professional dancing girls, it was not a relevant idea to consider education for respectable women. When, therefore, Calcutta students in 1831 debated the subject of education it was considered a revolutionary idea. » , Christianity in India Through the centuries, de K.M. George.
[16] Le dominicain Jules Monchanin s’y est essayé dans les années 1950, mais il est tombé dans l’acculturation en portant un habit de brahmane et un nom ridicule, et donc dans une espèce de bouillie culturelle et dans moult hérésies liturgiques
[17] Rapporté dans la biographie qu’Apassamy a consacrée à Sundar Singh.
[18] Source : Biographie de Sundar Singh par Apassamy.
[19] Le catholicisme était trop associé, à tort, à la colonisation portugaise
[20] Christianity in India Through the centuries, de K.M. George
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