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Ni droite, ni gauche ! De tels slogans peuvent être aperçus ici ou là, sur des tracts ou autocollants de mouvements au demeurant plutôt sympathiques. Là où le bas blesse, c’est que l’expression devient si banale qu’on en perd parfois de vue le sens original.
Royalistes, nationalistes, patriotes de tout poil sont familiers de l’expression « ni droite, ni gauche ». Pour les camarades royalistes d’Action française, la formule sera « Ni droite, ni gauche : Monarchie populaire » ; pour les frontistes : « Ni droite, ni gauche : Front national ».
L’avantage de ce concept, c’est qu’il permet de rejetter la querelle des partis et de mettre en avant un projet national visant le Bien commun. Là où l’alternance droit-gauche n’a accouché depuis quarante ans qu’à des catastrophes pour notre Patrie française, la formule prend tout sens, renvoyant dos à dos socialistes et partisans de l’UMP-UDI, jadis RPR-UDF.
En effet, le génie des partis établis de droite et de gauche est d’avoir fait croire à une différence majeure entre leurs formations, et de faire entrer la France dans le jeu du bipartisme.
Or, non seulement le bipartisme est mortifère en ce qu’il transforme la vie politique en un permanent jeu électoral et à une vulgaire course à la popularité, mais surtout la différence est parfois ténue voire inexistante. Si l’on est attaché à la famille, à la souveraineté, à l’identité et aux valeurs traditionnelles, quelle différence peut-on observer entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo ? Peu de choses, à part la couleur de cheveux bien sur.
L’expression a aussi l’avantage de se prémunir de la reductio ad hitlerum : si l’on n’est pas de droite, on ne peut pas être d’extrême-droite. La manœuvre paraitrait habile, si elle ne portait pas en son sein une part d’erreur.
Rejeter la droite implique de la définir. Or, si l’on revient aux sources de ce qu’est philosophiquement la droite (ou les droites), on ne peut que se retrouver dans la droite authentique : adhésion à la philosophie réaliste héritée d’Aristote et Saint-Thomas ; rejet du contractualisme rousseauiste, au profit d’une soumission au droit naturel ; déférence envers l’Histoire et l’héritage de nos pères ; références à la pensée contre-révolutionniare de Maistre, Burke, Bonald ; à la plume de Chateaubriand, Balzac, Barbey d’Aurévilly ou des Hussards…
C’est cela la droite. La vraie droite se bat pour l’identité, la souveraineté et le réel ; le reste n’est que fausse droite jouant hypocritement sur les sentiments d’électeurs crédules, comme le relevait votre serviteur dans un précédent billet. Nous n’avons rien à attendre de ces gens qui, en cinquante ans, ont abandonné l’Algérie aux mains du FLN, fait passer l’avortement, le Traité de Maastricht, la monnaie unique européeenne, la suspension du service national, ont refusé la référence aux racines chrétiennes dans le traité européen de 2005, la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN et qui cette année n’ont pas tous été exemplaires contre le « mariage » homosexuel.
L’UMP, si elle peut contenir des personnes de bonne volonté, n’est globalement pas un vrai parti de droite. Le Front national récuse l’étiquette de droite mais la réalité est plus ambiguë. La dernière formation à incarner la droite authentique, attachée aux provinces, au pays réel, à l’identité, à la souveraineté et aux valeurs traditionnelles n’est autre que le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers. Malheureusement, la coquille est aujourd’hui vide.
Mais est-ce une raison pour abandonner ce terme de droite qui nous appartient, et l’abandonner à des rapaces républicains euro-fédéralistes qui n’ont rien de réactionnaire ? Non. Elle renaitra de ses cendres, comme le monarque renait derechef une fois le souverain trépassé.
La droite est morte, vive la droite !
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