L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
A vous qui sous les chaînes de l’oppression ployez
S’adressent mes vers plats et mon esprit obtus
Chaque jour plus encore de peines encombré
Par la farandole du peuple des élus.
Ce sont les victimes, les dieux des temps modernes,
Les damnés de la terre, les forçats de la faim,
Miséreux devant qui la terre se prosterne,
Comme en réparation d’un funeste destin.
Celles des génocides ou simplement de l’Homme
Les victimes en ce monde sont l’inouï veau d’or
D’une foule sans Dieu, adorant les podiums
Où se pressent, vaincus, ces nouveaux matamores.
Autrefois la victoire couronnait les vainqueurs
Autrefois se vantaient les hommes couverts de gloire,
Aujourd’hui ils s’excusent sous les assauts du cœur
Qui chaque jour neuf fait la raison déchoir.
Devant mon infamie, hurlez et bondissez
Je ne fléchirai pas face à vos sots canons.
Devant vos idoles je ne puis sacrifier
Je vous laisse, ignorants, à vos vaines chansons.
Ils s’indignent et se battent, inutiles stratèges
Soucieux à chaque instant de refaire la loi.
Battez, nous disent-ils, la coulpe du cortège
De négriers, colons et ancêtres gaulois.
Ceux-là sont nos aïeux, nous en sommes héritiers
Ils nous ont élevés sur un tas de défunts
Et nous-même aujourd’hui, nous devrions payer
Cette dette morale issue de temps anciens.
Ces victimes en ces jours sont l’aristocratie
Au pays exigeant des pensions et des charges,
Préférant distinction à méritocratie,
Leurs bien beaux idéaux au loin prenant le large.
Certes, il en est de vraies, je ne le nierai pas
Mais leur grande inflation me donne le vertige.
Tous désirent leur part à ce nouveau repas
Qui de l’ancienne alliance efface les vestiges.
Chacun se cherche donc un prétexte facile,
Concurrent éternel, envieux et jaloux
Gardant jalousement leur sacro-saint ancile :
Prêchant avec ferveur, mais loin de Bourdaloue.
Nos saints prédicateurs nous ressassent sans cesse
Que des hommes ont souffert sur l’autel de l’Histoire
Que leur vif innocent coula dans le Permesse
Rendant impératif le devoir de mémoire
Or le plus grands des arts fut par trop délaissé !
« Mémoire » est à présent le sésame suprême,
Répondant aux questions de la modernité
Qui sur les maux du temps étale de la crème.
La plaie, elle, demeure, boursouflée et béante :
La mémoire est bien courte et ne vaut pas savoir :
En séparant les hommes, si fate elle alimente
La rancœur et la haine, bêtise et désespoir.
Répondre à nos problèmes et courir le bonheur
Passera à présent par les faiseurs de lois
Chaque communauté se prévaut du malheur
Se sépare des autres, captive de ses choix.
Le moderne dédain se fait juge et parti,
Sans honte condamnant les hommes du passé
Usant de notre Histoire en la changeant en lie,
Poison rance et amer qu’il nous faut rejeter.
Et nos politiques glissent sans réfléchir,
Abêtis par des ans de médiocres idées,
Votant tel un homme sous la pression de l’ire
De quelques impétrants à la faible pensée.
Ceux-ci n’ont de souci que la vue des suffrages
Qui sur leurs beaux fauteuils peuvent encor les asseoir.
Alors, levant la main, ils condamnent les âges,
En arbitres des temps, eux vrais marchands de foire !
Alors ils condamnent les sots négationnistes
Pensant qu’il faut des lois pour juger la bêtise !
Mais ne pensent-ils pas qu’un jour un polémiste
Pointera leur bilan, léger comme la bise ?
Car à la vérité il apparaît funeste
D’user de son passé comme d’un défouloir !
Le présent, quant à lui se montrera bien preste
Pour juger leur bévue comme erreur de l’Histoire.
Tout le monde aujourd’hui se proclamant victime,
Le droit s’adaptera sous les coups de marteau
De groupes organisés dans un élan sublime
Estimant que ceci guérira tous leurs maux.
A se « victimiser », l’on ne réfléchit plus :
C’est oublier le mot « responsabilité ».
Hier est à hier, ce passé est perdu,
Pensons à aujourd’hui et à l’éternité.
Travaillons donc plutôt à vivre dans le monde,
Faisons face à nous-mêmes et notre lâcheté.
Que dire du procès sans parti qui réponde ?
Une farce immorale, un tour sans probité.
A défaut de courage, ayons l’intelligence
D’avouer notre échec à transformer le Monde.
Sortons, mes bons amis de la froide Indigence
Qui fait de nos aïeux l’objet de notre fronde.
Les problèmes du temps ne regardent que nous,
Ne cherchons d’alibis chez les gens d’autrefois.
N’allons pas, de grâce, nous affranchir de tout :
Nous nous montrerions bêtes comme des oies.
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