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Liquidateur : en ce 30° anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, nous pouvons nous souvenir de toutes les personnes qui ont sacrifié au mieux leur santé et des années de leur espérance de vie, au pire leur vie elle-même, pour contenir les conséquences du désastre. C’est effectivement la mission essentielle du liquidateur, de minimiser les dégâts collatéraux tout en se débarrassant de la chose à liquider. C’est pareil avec les sociétés : faire au moins pire pour les parties prenantes dans un ordre de préférence établi par la loi et constater la fin de la personne morale. C’est un mandat d’éboueur ou de croque-mort, en quelque sorte : des gens éminemment respectables et indispensables parce qu’après leur passage, c’est plus propre.
Il existe un « Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie » créé récemment en 2016. Le naïf citoyen pourrait se réjouir en s’ imaginant qu’enfin l’État se donne des moyens suffisants pour faire des soins palliatifs l’aboutissement logique, naturel, implicite de la fin d’une démarche thérapeutique consciente de ses limites et refusant l’acharnement au-delà de l’espoir raisonnable.
La nomination du Docteur Véronique Fournier à la Présidence de ce nouveau centre peut surprendre. Elle est connue pour avoir promu le concept d’euthanasie palliative, cet oxymore délétère et odieux qui pourrait prêter à sourire s’il ne s’agissait pas de la vie de vraies personnes. Le simple quidam que je suis s’interroge donc.
Les déficits ont des raisons que la morale ignore. S’agit-il pour le gouvernement de promouvoir une méthode d’éradication des coûts de soins en fin de vie par la solution (finale) la plus radicale : le décès prématuré du patient, fût-ce au mépris de l’éthique médicale et de la norme morale du « tu ne tueras point » ?
Le soupçon me dérange : la feuille de route implicite du Docteur Fournier est-elle de liquider des soins palliatifs déjà bien insuffisants en France pour y substituer l’euthanasie ? La France de la fin de vie en deviendrait-elle plus « propre » ?
La plus importante des interrogations, celle que nous devons tous nous poser : est-il moral et acceptable de se satisfaire de tuer des patients, quand bien même il n’est plus envisageable de les guérir, mais qu’il est possible de les soulager ?
Enfin, comment les défenseurs des soins palliatifs pourront-ils siéger sous la présidence de celle qui veut leur disparition et espérer ne pas instrumentalisés ?
Au vu de cette nomination, je n’aimerais pas être l’un de ces admirables soignants dans l’une des trop rares équipes de soins palliatifs : les soins palliatifs sont bien les premiers sur la liste des victimes de l’euthanasie.
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