Mais priez, mes enfants ! Mon Fils se laisse toucher.

La guerre faisait rage en ce temps-là. Le 17 janvier 1871, la France pliait face à la rapidité des armées de ce qui sera le lendemain l’Empire allemand. Dans un petit village de la Mayenne, la peur gagne les esprits. Une semaine plus tôt, les 10 et 11 janvier, les prussiens avaient effacé l’armée française au Mans. La guerre allait gagner l’ouest du pays, sans plus personne pour arrêter l’ennemi, l’armée de Bretagne, basée au camp de boue Conlie, ayant été sacrifiée, sans armes, à la bataille du Mans. C’est dans ce contexte de crise qu’intervient cette apparition. Au milieu des ténèbres de la guerre et de l’incertitude, quatre enfants virent une belle dame au-dessus d’une grange. Elle leur dit : « Mais priez, mes enfants ! Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher ».

Prier… Ce mot semble bien vide aujourd’hui. La crise économique, dans un monde voulant évacuer Dieu, apporte dans son sillage chômage, misère et pessimisme. L’on nous parle de déclin, de changement d’époque, de perte du pouvoir d’achat… L’espérance a quitté la Terre. Le dieu d’aujourd’hui, c’est Mammon, c’est-à-dire l’argent : c’est lui que l’on invoque sans cesse, en espérant de lui un salut qu’il ne nous donnera pas. Nous lui donnons des noms différents, d’une région à l’autre : Euro, Dollar, Roupie, Yen, j’en passe. Il est le sujet de toute conversation. Plus personne n’espère rien, tout le monde a peur, en espérant garder ses avoirs, seul étalon de la vie bonne dans un monde sans autres repères.

Le Christ nous enseignait que l’on ne pouvait servir Dieu et Mammon, et que ce dernier est un bien mauvais maître. Le monde moderne a choisi ! Mais il faut bien voir qu’il ne nous sauve pas, lui ! Que nous apporte-t-il, sinon crise sur crise, depuis que nous en avons fait notre religion d’Etat ? Cette idole, qu’ici nous appelons Euro, et que certains voudraient voir remplacée par Franc, ne nous sauvera pas ! Reprenons le psaume 115 !

Non pas à nous, Yahweh, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité !

Pourquoi les nations diraient-elles : « Où donc est leur Dieu ? »

Notre Dieu est dans le ciel ; tout ce qu’il veut, il le fait.

Leurs idoles sont de l’argent et de l’or, ouvrage de la main des hommes.

Elles ont une bouche, et ne parlent point ; elles ont des yeux, et ne voient point.

Elles ont des oreilles, et n’entendent point ; elles ont des narines, et ne sentent point.

Elles ont des mains, et ne touchent point ; elles ont des pieds, et ne marchent point ; de leur gosier elles ne font entendre aucun son.

Qu’ils leur ressemblent ceux qui les font, et quiconque se confie à elles !

Israël, mets ta confiance en Yahweh ! Il est leur secours et leur bouclier.

La vierge Marie, dans la nuit de Pontmain, nous rappelle ceci : Priez, mes enfants. Comme le disait un aïeul, pêcheur depuis sa plus tendre jeunesse, à ses compagnons dans la tempête : « Au lieu de geindre, prenez plutôt votre chapelet ! ». Soyons donc dans l’espérance ! Cessons de nous plaindre, et brisons nos idoles ! Et n’oublions jamais ceci :

« Mais priez, mes enfants ! Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher ».

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