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Les peuples européens ? Késako ?

19 novembre 2011 Jean Herbottin

Un parlement, un conseil des ministres, un président du conseil, un ministre des affaires étrangères, un tribunal… Tout ceci sent bon l’équilibre des pouvoirs, la démocratie, un système bien ordonné où règne un ordre politique juste. Le seul problème, c’est que nous parlons ici de l’Union européenne…

Union Européenne… Rien qu’à l’évoquer, je me surprends à taper sur mon clavier avec de grands gestes cabalistiques, emporté par une passion s’éloignant fort de l’enthousiasme. Disons que je ne me bas pas ici sur le fond, mais sur la forme. Ce qui compte par-dessus tout, en la matière, c’est la cohérence. Quand une commission de personnes non élues fait la loi, sans avoir à rendre compte à qui que ce soit à quiconque, peut-on encore dire que nous sommes dans un système démocratique ? Je ne crois pas… Vous me direz, il y a le parlement ! Mais à quoi diantre sert-il ? C’est là une chambre d’enregistrement dominée par l’idéologie européiste. Elle ne sert à rien d’autre qu’à acquiescer. Elle n’est qu’un sinistre vernis, la dorure que l’on passe sur les chaînes des peuples auxquels il ne reste plus rien.

Je parle des peuples, point des nations. Le peuple grec n’a plus de souveraineté. L’italien non plus. Le français bientôt plus de son côté. La souveraineté nationale a été bradée depuis des années, le vote des peuples contourné, et de la part de leurs propres représentants ! Comment accepter que 577 députés siégeant au Palais Bourbon puissent voter ce qu’ont refusé 55% des français ? Il s’agit bien là d’un coup de poignard dans le dos ! Comment continuer à voter pour ceux qui se moquent ouvertement des bulletins ?

Mais la chose est actée, la démocratie en Europe est morte. Ce que je demande, maintenant, c’est être cohérent. Si l’on veut remettre en cause la démocratie, cela ne me pose pas de souci… On arrive bien à vivre sans roi. Lorsque l’on soumet un peuple à la « Troïka », et que son parlement n’a d’autre choix que de voter ce qui lui est dicté, où est-on ? Cela ne ressemble-t-il pas au lit de justice, quand le roi venait imposer à son parlement l’enregistrement de ses lois ? Les parlements nationaux sont-ils réduits à cela ? Si tel est le cas, alors ils ne servent plus à rien. Supprimons-les dans le cadre du plan d’austérité. Soyons cohérents ! Si l’Europe veut abolir la souveraineté nationale, qu’elle le dise, d’une part, et qu’elle le fasse. Qu’elle ne cherche pas à nous amadouer avec fourberie ! En postmodernité, n’oublions pas que tout se vaut ! Alors pourquoi n’avoir pas le courage de remettre en cause frontalement la démocratie, dans ces cas-là ? En quoi vaudrait-elle mieux que la technocratie bruxelloise ? Pourquoi avoir peur de la remettre en cause, en expliquant vraiment ce que l’on cherche ? Ne nous embarrassons plus de principes de subsidiarité, de souveraineté, de démocratie, de justice… Il semble que tout cela pourrait freiner les marchés, véritables organes de la souveraineté européenne. Transférons notre souveraineté à la BCE ! Soyons cohérents ! De quoi ont-ils peur ? D’une révolution ? C’est effectivement ce qui les attend. A force de faire l’Europe sans, et contre les peuples, ceux-ci se retourneront et jetteront à bas l’infâme. C’est ce qui doit arriver. Personnellement, je m’en moque, je crois en Dieu, pas en la démocratie, idéologie médiocre parmi d’autres. Tout ce que j’attends, c’est de la cohérence. Le Christ nous y invite, d’ailleurs, lorsqu’il nous dit « que votre oui soit un oui, et votre non un non ».

19 novembre 2011 Jean Herbottin

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