Le cléricalisme nouveau est arrivé !

... Mais pas celui que l’on croit !

« Eric Zemmour a dérapé », « Les chiennes de garde s’indignent suite aux déclarations du Cardinal Vingt-Trois », j’en passe, et sans doute d’encore plus croustillantes... Le dérapage est partout, mes frères ! Il sanctionne et met au ban de la société médiatique les ignobles sycophantes glaireux ayant osé s’y laisser aller. Fromageplus, un des maîtres du dérapage 2.0, nous avait gratifié il y a deux ans de cette image très amusante, et tellement lucide ! Le dérapage, c’est l’excommunication d’aujourd’hui, jetée ex-cathedra par les prêtres de la nouvelle religion moderne, festive et citoyenne. Son credo est participation, droits de l’Homme, cool, solidarité, convivialité, progrès humain, et toutes ces valeurs très « in », qui pullulent dans notre village planétaire. Sortir de ce cadre, c’est devenir un indésirable, un paria. Les le Pen, père et fille, sont les hérétiques d’aujourd’hui, au même rang que les réacs et d’autres encore. Ses groupes de prière sont les groupes facebook, les associations antiracistes et autres syndicats étudiants. Son inquisition était jusqu’il y a encore peu la HALDE… Elle a ses sacrifices : ces enfants tués par leurs propres mères, progrès absolu, nous dépeint-on à longueur de spots publicitaires…

Cette nouvelle religion est universelle, ou du moins tend vers l’universalité. Elle constitue la très sainte Eglise cathodique. Elle repose sur une foule d’apôtres et de martyrs. Elle communie chaque soir avec ferveur devant le JT, et a diverses tendances. Ils ont même leurs intégristes, comme Mediapart ou Libération. Tous sont convaincus de leur Foi en un monde plus libertaire, extrait des ombres du christianisme, dérapage par excellence selon les canons de ce nouveau droit. Les Etats du monde sont ses vassaux, les politiques leurs hommes liges.

Car tout est religion, aujourd’hui, et nul ne le voit. L’on ne croit plus en la transcendance, mais en l’Homme. Enfin en soi. Enfin en une espèce de soi, une fois l’esprit lavé par le nouveau baptême télévisuel. La radio est le confessionnal, et les prêtres de la chapelle de France Inter nous expliquant ce que doit penser et faire un bon cathodique, et hop, une fois récité trois « Notre Drucker », et deux « Je vous salue Martine », vous pouvez à nouveau communier à la grande messe de « Plus belle la vie ». L’on ne croit pas en rien, comme l’écrivait Chesterton, mais en n’importe quoi. On ne croit plus en Dieu, mais on écoute religieusement son horoscope. On ne va plus à la messe, mais on s’abrutit devant Téléfoot. On ne va plus en pèlerinage, mais l’on zappe. L’on croit en la dignité de l’Homme, mais on tue sans sourciller ses propres enfants... On s’indigne, aussi, puis, croulant sous la masse, on se couche et on oublie.

La différence d’avec le christianisme, c’est que cette nouvelle religion ne laisse aucune liberté. Noyés constamment par le flot d’informations, entre BFMTV et Skyrock, Le Monde.fr et TF1, il n’y a plus le moindre espace laïc. Tout n’est que médias. Tout n’est qu’information. Tout n’est que politiquement correct, dogme par excellence de l’idéologie du cool et du sympâââ. Il n’y a aucune séparation entre religieux et politique... C’est cela, notre monde. Le domaine des grands prêtres médiatiques qui excommunient, pardonnent les repentants, déclenchent la guerre sainte contre leurs ennemis les plus acharnés, Eglise catholique en tête.

Mais poussons plus loin encore ! L’on parlait de cléricalisme autrefois... Mais il est toujours là ! Il a juste changé de camp. Certains imposent des codes que les autres doivent suivre. Ces autres, illettrés suite à cinquante ans de marxisme-léninisme scolaire, n’ont plus le moindre esprit critique, et opinent du chef à chaque nouvel assaut. Ce peuple devient un peuple d’enfant. Certains sachant s’exprimer et d’autres non. L’on ne sait plus écrire aujourd’hui... On tweete, on écrit des SMS, mais on ne réfléchit plus... L’obscurantisme est atteint, mais sans plus personne pour lutter contre lui. Le christianisme nous avait apporté la raison, une forme d’individualisme, et la liberté. Le modernisme nous rend un paganisme anonyme, individualiste mais holiste, contradiction suprême d’un monde sans plus de cohérence. L’idéologie du vivre ensemble y pourvoira !

Alors vous pouvez me trouver de mauvaise foi, mais c’est le propre du fanatisme que de ne pas s’apercevoir de ses excès. Alors, mes frères, arrachons-nous tous les poutres que nous avons dans les yeux et peut-être un jour pourrons-nous voir enfin plus clair.

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