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La République, dont le seul objet semble désormais de faire passer des mesurettes symboliques afin de soulager les hystéries d’une minorité, aime commémorer.
La mémoire est devenue un enjeu politique. L’Etat commémore à sens unique, dans le sens du Progrès. A part une poignée de vils populistes, personne au Parlement républicain ne s’est avisé de légiférer en faveur d’une reconnaissance du génocide vendéen alors que la révolution fut célébrée avec un faste indécent…
La Grande Guerre n’échappe pas à la règle. Ainsi l’Elysée s’est-il attaché, en prélude au Centenaire du conflit, à honorer les mutins fusillés de 1917. Plus troublant encore, l’office du Président a opéré un rapprochement malsain entre la Grande Guerre et la Shoah.
C’est la question que l’on peut se poser au vu des hommages répétés de l’Etat envers les fusillés de 1917. Qu’on ne se méprenne pas sur ce point : chaque guerre connait des dérives, et sans doute parmi les quelques fusillés y eu-il certains cas de fusillés par l’exemple.
Et alors ? 1, 3 millions de français sont morts le visage dans la boue, déchiquetés par les mitrailleuses allemandes ou rongés par la maladie dans un coin perdu de Lorraine ou du Hainaut… Sans parler des gueules cassées, ces fils de France qu’un éclat d’obus aura à jamais rendu prisonnier d’un corps difforme. C’est à eux que va notre gratitude de Français, et ce en dépit des conséquences tragiques que provoquèrent l’Armistice et les absurdes Traités de paix démantelant les Empires centraux.
A propos des Empires centraux, on ne saurait que recommander à François Hollande la lecture de Conséquences politiques de la paix, de Jacques Bainville : il comprendrait que les traités iniques qui humilièrent l’Allemagne et démantelèrent l’Empire austro-hongrois portaient en leur germe le second conflit mondial...
Commémorer la Première guerre mondiale, c'est célébrer la victoire de la République, plus forte que les Empires centraux #Centenaire2014
— Élysée (@Elysee) November 7, 2013
Revenons à nos moutons. Si un hommage doit être rendu, c’est à tous ces paysans venus des quatre coins de la France mourir pour la grande Patrie, et qui ont tenu. Oui, nos ancêtres ont tenu par le cœur, et non par la trique de l’officier. Si la guerre est triste et sale, les poilus étaient résignés à combattre. Quand la République insiste autant voire davantage sur les mutins plus que sur les paysans bretons, vendéens, provençaux ou de Lozère qui ont versé leur sang devant l’ennemi, elle leur crache tout bonnement à la figure.
La Grande Guerre nous rappelle l'intransigeance que nous devons avoir face aux haines, au racisme #Centenaire2014
— Élysée (@Elysee) November 7, 2013
Commémorer c'est souligner l'héroïsme discret du Résistant, saluer la dignité du Juste qui cache un Juif au péril de sa vie #Centenaire2014
— Élysée (@Elysee) November 7, 2013
Non contente de délaisser de la sorte nos glorieux aïeux, la République sombre dans l’anachronisme.
Quel rapport en effet entre la commémoration de la Première guerre mondiale et la Shoah ? Strictement aucun.
De deux choses l‘une : soit les pleutres qui gouvernent notre pays pensent vraiment ce qu’ils disent. Dans ce cas, la lecture d’un ouvrage d’Histoire est urgente.
Ou alors l’opération n’est qu’une manipulation visant encore une fois à culpabiliser les Français, ces franchouillards un peu bêtes et vaguement tentés par le vote « facho », et à leur faire croire que le bruit des bottes est toujours proche.
A force de tirer sur la corde du sentimentalisme, nos « gouvernants » ne se rendent pas compte que ce sont eux mêmes qui, in fine, manquent de respect aux pauvres gens victimes de la barbarie national-socialiste allemande, réduits à l’état de hochets que l’on agite pour se donner bonne conscience.
En tout état de cause, c’est toujours la France qui passe à la trappe. C’est « la Patrie trahie par la République - Armée mise à part - » comme l’avait écrit Jean Raspail dans les colonnes du Figaro Magazine. Cela ne doit pas nous étonner : déjà à l’époque, le pouvoir radical-socialiste avait volontiers sacrifié les troupes venues de Lozère, de Bretagne ou de Vendée (trois bastions catholiques réputés conservateurs). C’est désormais leur mémoire qu’on piétine.
Pendant que pérorent tous ces gens-là, nos aïeux dorment du sommeil du brave dans la tombe, pour ceux qui ont la chance d’en avoir une. A nous leurs enfants, il ne reste qu’à ignorer le pays légal et à nous rendre aux monuments aux morts de nos villes et villages, bleuet à la boutonnière et prière aux lèvres.
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