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La plainte est tout ce qui demeure

14 janvier 2012 Jean Herbottin

Ô bien doctes amis qui tous tremblez d’effroi,

Qui vous vous gobergez dans un vain désarroi,

Qui pleurez chaque jour avec une pensée,

Folie aux yeux du temps, mais bien trop encensée

Consistant à plaindre sa pauvre condition,

A gémir sous les fers d’une injuste sanction

Qui à tout citoyen ferait perdre ses liasses,

Sans qu’à l’esprit vous vienne une lueur fugace :

En vingt-neuf l’on mourait le ventre usé de faim

Sans un sou de l’Etat en attendant sa fin.

Des morts-vivants tombaient au fond des noires mines,

Des enfants sanglotaient, noyés dans la vermine

Des veuves murmuraient le nom d’un trépassé

Des silhouettes erraient dans un monde insensé

Qui, mortel, propageait les idées les plus viles,

Les bottes paradant sur les pavés des villes.

Nous autres, fiers français sommes privilégiés !

Des gens souffrent hélas, je dois bien l’avouer,

Mais est-il seulement plus lamentable songe

Que d’être la nation que le désarroi ronge !

Peuple sans plus de foi, et pas plus de raison !

Le français ne croit plus qu’en l’ignoble chanson

Du débile déclin qui nous lie dans la tombe

Ne pensant qu’au confort dans lequel il retombe

Pour encor s’affranchir de toute réflexion :

Responsabilité ! Quelle horrible fiction !

A défaut d’audace jaillit la belle idée

Qu’elle ne subsiste plus et doit être effacée.

Car la France est fasciste, on vous l’a assez dit

Clovis ou Charles X devraient être interdits !

Commençons tout de suite ! Oublions son Histoire !

Rien n’est plus barbare que cette antique gloire

A nos esprits déments de bobos suffisants

Qui nous aimons trop fort, insensés et pédants.

Nous avons pour principe une ignoble arrogance

Qui jette un voile lourd teinté de suffisance :

Elle exclut ou bénit, l’ostracisme est sa loi

Elle hait l’espérance et méprise la foi.

La crise, la voici ! Abjecte et implacable,

De son évolution, nous sommes tous coupables !

Impies et égoïstes, nous ne croyons qu’en nous,

Garnements corrompus aux idéaux biens mous,

Effaçant notre Auteur de nos vies insensées

Gommant du même coup l’honneur et la pensée.

Le sot peuple de France est devenu païen

Oublieux de l’Alliance, errant sur les chemins.

Il s’indigne et mugit, hanté par les fadaises

Des médias avilis que nulle raison n’apaisent.

Hessel, Onfray, Lévy, sont ses nouveaux héros

Que les masses grégaires dévorent au Figaro.

Le français indigné se croit dans la misère,

Flânant sur internet en quête d’adultère !

Sa nouvelle idole est la télévision,

Lueur obscure des temps, phare de perdition !

La véritable crise est avant tout la nôtre,

Du vil hédonisme dont nous sommes apôtres,

Chaque jour davantage enserrant nos esprits :

Libéralisme infect qui tous nous ahurit.

De grâce sortons donc de cette servitude

Où inquiets nous souffrons de graves turpitudes,

Jetés dans les affres de la médiocrité,

Lointains du Dieu d’amour qui seul peut nous sauver,

Nous divaguons, peinés dans la vallée de larmes

Où le poids de nos pleurs a émoussé nos armes.

14 janvier 2012 Jean Herbottin

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