La parabole de Cuatro Vientos

Le samedi 20 août 2011 restera dans la mémoire de beaucoup. La journée qu’a vécue la foule du Cuatro Vientos est, à bien des égards, le signe et la prophétie de notre vie de catholique. Le lieu même, un aérodrome, fait passer un message : nous sommes en partance pour le Ciel.

Rappelez-vous. Qui ne se souvient pas de la chaleur harassante ? Accablé par un soleil implacable, beaucoup sont parti à la recherche de l’eau. Par une fatalité mortifiante, les fontaines ne donnaient plus d’eau. Mais l’onde indispensable à la vie est finalement revenue dans les fontaines. C’est alors qu’un nuage est apparu dans le ciel. Il a d’abord paru un secours contre la violence du soleil. Le nuage n’avait pas encore révélé sa vraie nature que le pape est arrivé sous les acclamations. Mais le nuage a voilé le soleil pour amener les éclairs, la tempête, le déluge. La tempête s’était levée, le déluge se déchaînait. Confiante, la foule a prié et loué le Seigneur. Confiant, le pape est resté sur le devant de la scène, malgré la violence des vents et des intempéries, malgré l’avis des cardinaux l’entourant. Et le monde a pu voir une foule immense et silencieuse, avec le pape à sa tête, adorer un « morceau de pain ». Et le monde a pu voir la tempête se calmer à l’arrivée du « morceau de pain ». Le pape s’est ensuite retiré plus tôt que prévu, fatigué par l’épreuve surmontée. Il ne resta alors plus que la nuit, qui laissa place à l’Eucharistie.

Que celui qui peut comprendre comprenne. La chaleur du jour représente le désert spirituel que chaque catholique est appelé à traverser un jour ou l’autre. Nous ressentons alors plus fort la nécessité d’aller chercher la seule personne qui nous désaltère, car quiconque vient au Christ n’aura plus jamais soif. Le catholique doit se mettre en chemin vers le Christ pour étancher sa soif. Une nouvelle épreuve se fait alors jour : le divertissement pascalien que représente le nuage qui vient cacher le soleil. Heureusement, le pape arrive pour tourner notre regard vers l’essentiel : le Christ. Les éléments du monde se déchaînent alors pour décourager le chrétien, et amener le pape à quitter son Eglise. Mais le chrétien prie et loue le Seigneur, et le pape reste sur le devant de la scène, malgré la violence de la tempête. Enfin, le Christ apparaît. Les vents cessent. Une foule immense adore son Dieu en silence, guidée par son pasteur. Mais le pape a été très fatigué par l’épreuve. C’est pourquoi, une fois que celle-ci est surmontée, il renonce à sa charge. Le capitaine ne passe pas la barre pendant la tempête. La suite n’est que la nuit, car nul ne connaît l’avenir que Dieu lui-même. Mais nous espérons l’aube de la parousie, prélude au midi de l’Eucharistie éternelle.

Nul ne saurait prétendre que les Journées Mondiales de la Jeunesse ont réunis tous les catholiques, ni même tous les jeunes catholiques. Mais tous ceux qui les ont vécu témoignent qu’elles sont une expérience de l’Église universelle. A Cuatro Vientos, l’adoration a montré l’épouse adorant son époux, la découverte de son promis par la fiancée. C’était le prélude à la consommation charnelle du mariage entre l’Église et le Christ par la sainte communion. Plus que jamais, l’union mystique, préfigurée par le Cantique des cantiques et expliquée par Saint Paul, était visible. Plus que jamais, cette vision appelait le croyant à la seule prière qui vaille : « mon Dieu, je vous aime ».

Loriquet

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