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La Manif pour tous fait des émules

Cet article est le deuxième de la série de H de K. Le premier se trouve ici.

La Manif pour tous fait des émules

En réaction à ces coups de boutoir, les associations familiales s’organisèrent, d’abord modestement, dans chaque ville du pays, puis en fédérant un collectif de près de cinquante structures, bientôt soutenu dans les médias par des responsables politiques nationaux, et par une pétition signée par plus de 18 000 maires (voir les « maires pour l’enfance »).

Le 13 janvier dernier, le collectif, rebaptisé « Manif pour tous » sous l’impulsion de l’humoriste Frigide Barjot, défilait dans les rues de Paris. J’y étais. La vue du cortège n°3, au sein duquel je pris place, non loin des élus du Var, m’impressionna. Manifestant pour la première fois de ma vie, je n’avais jamais observé auparavant une avenue parisienne occupée par une foule si dense, flot humain joyeux s’étendant à perte de vue à l’horizon, tant devant que derrière moi. 340 000 participants selon la préfecture de police, 800 000 selon le général Dary. On ne saura jamais qui avait raison. Quoiqu’il en soit, pour avoir traversé le Champ-de-Mars peu avant 16h — et ne pouvant progresser au-delà de la place Jacques Rueff —, je puis témoigner que l’assistance emplissait bien l’espace. D’ailleurs, l’un des cortèges déversait toujours un flot dense et ininterrompu de manifestants quand j’ai quitté les lieux, vers 17h30, alors même que l’évènement avait pris fin à 17h. Qu’il y ait eu dehors, par cet après-midi froid, au pied de la Tour Eiffel, l’équivalent de la ville de Nice ou bien celui de la ville de Marseille, le succès fut de toute façon au rendez-vous.

J’écris « un flot humain joyeux » car, comme le relate très bien Gabrielle Cluzel (voir « Il faut se méfier de la France bien élevée... »), c’était en quelque sorte la « France bien élevée » qui battait le pavé ce jour-là. Pas un propos déplacé, pas un mot au-dessus de l’autre et pas une seule dégradation — si ce n’est la pelouse du maire de Paris. Au contraire, une foule très diverse où prenaient place énormément de jeunes d’une vingtaine d’années — je me permets de le préciser pour ceux qui s’imaginaient un défilé de vieux aigris décrépis.

Ce dimanche, c’est en réaction à cette manifestation que le Parti socialiste (PS) a prêté ses subsides à l’inter-LGBT pour marcher sur la Bastille. Des bataillons entiers d’élèves de Sciences Po et quelques bons amis s’étaient glissés parmi les dizaines de milliers de manifestants — 125 000 selon la préfecture de police, 400 000 selon les organisateurs (soit un peu plus de 13 personnes au mètre carré, une pensée pour les claustrophobes). Ne nions pas ce succès.

Une remarque tout de même : le fait que le parti au pouvoir, détenant la présidence de la République, la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, la quasi totalité des régions et des départements, ainsi que les grandes villes du pays, se sente obligé d’organiser une manifestation de soutien, quelque part, cela en dit long sur sa fébrilité — au passage, je n’évoquerai pas les précédents historiques des régimes qui organisaient des défilés de soutien à leur propre politique, mais sachez, cher lecteur, que la tentation est forte et que je n’y renonce qu’à grand’peine.

Cette fébrilité s’avère d’autant plus surprenante que la relative unanimité des milieux médiatiques de gauche — pléonasme ! — placés à l’avant-garde du Progrès — redondance ! — au service du Bien et de l’Égalité pour tous-te-s — tautologie ! — a de quoi paraître suspecte. L’acharnement avec lequel on nous vend par exemple du « mariage pour tous » — alors que la circonvolution verbale ne trompe personne — dépasse de loin la simple approximation sémantique. Anecdote révélatrice : la station France Bleu Maine, radio publique financée par nos impôts, se proposait il y a quelques jours de mettre en relation des covoitureurs potentiels afin de se rendre à la manifestation de soutien. Et si malgré tout vous n’êtes pas encore convaincu du bienfondé de cette loi, revivez donc la soirée organisée après le défilé, les intellectuels qui y prenaient part, tels Elie Semoun, Michael Youn ou Cyril Hanouna, réussiront bien à emporter votre suffrage.

H de K

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