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L’affaire Weinstein a soulevé un début de conscience collective autour du harcèlement sexuel. Mais elle n’est que partielle, et les véritables coupables se cachent encore. Ces « porcs » que l’on balance sont le produit d’une société où cultures de la frustration sexuelle, de la pornographie et du viol forment des antagonismes suffisants à la désertion sentimentale. La normalité du viol dans certains pays où la violence faite aux femmes est le symbole du pouvoir se marie d’emblée à la pornographie occidentale consacrant la formule « je veux, je prends ». En dehors de l’environnement privé, le simple fait de marcher dans la rue suffit à nous faire voir, entendre, faire cette expérience de la société moderne. La frustration sexuelle qu’engendre la publicité et son hypersexualisation du moindre yaourt, shampoing ou marque de brosse à dents, termine de rendre l’homme à des instincts primates. Il n’a dès lors plus le choix : il doit éprouver une culture passive aussi invasive que l’air que nous respirons. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Les cultures « du monde » n’auront jamais si bien porté un tel nom. Elles ne bornent pas un espace géographique ou ethnique, elles ne sont pas le fruit d’une culture tantôt africaine, tantôt japonaise, ou même américaine. Les « cultures du monde », selon l’expression consacrée, sont celles des sociétés privées qui ont envahi l’espace public au moyen de marques se posant en nouvelles références iconographiques, à la manière des bannières des champs de bataille. Coca cola, Nike, Mc Donald’s, qui ne saurait les identifier qu’à leur logo sans référence textuelle ? Leurs blasons, leurs drapeaux, marquent leur souveraineté sur l’humanité. Ajouté à cela, les cultures du monde sont transnationales : liberté sans entrave, culte des droits de l’homme quitte à les imposer par la force à d’autres pays, libération sexuelle, ouverture des frontières perçues comme des murs qui empêchent plus que comme des murs qui protègent, atomisation de la morale personnelle qui faisait encore distinguer un bien d’un mal objectif. La liste est longue, et cui bono ? À qui profite le crime s’il en est ? À qui profite la société de consommation, si ce n’est davantage au commerçant qu’au consommateur qui, lui, ne s’enrichit pas ? Le commerce international a aujourd’hui tout expérimenté : du boulanger, au détaillant, hier et disparaissant, il brasse produits manufacturés, pétrole, produits pharmaceutiques… Pourquoi pas le sexe ? Si les hommes ont continuellement besoin de se nourrir, de se déplacer, de se soigner, de soulager leurs instincts, et que cela rapporte, pourquoi s’en priver ?
On vend la liberté avec des voitures produites en Chine roulant au pétrole raffiné dans les pays de l’OPEP, pour s’évader le week-end et s’enfermer au bureau la semaine. On vend des produits assemblés pour payer le droit de ne plus créer de nos mains, dans des conditions difficiles mais qui néanmoins forgent la valeur du travail. On vend des produits alimentaires d’autres régions du globe pour nourrir ceux qui veulent payer toujours moins cher pour toujours moins de qualité. On vend des êtres humains, à travers les réseaux clandestins autant que dans des catalogues de procréation médicalement assistée pour soulager grandes firmes et particuliers égoïstes. On vend une nouvelle sexualité parce qu’autrefois, elle ne rapportait rien, qu’aujourd’hui le capitalisme doit triompher. Tout doit disparaître. L’Occidental ne meurt plus de faim ? On l’appâtera autrement.
C’est dans cette atmosphère, où la rue est devenue le théâtre sordide de sous-cultures aux mains de coteries idéologues et de grandes entreprises lucratives, que prospère le dérèglement sexuel. Sexualité non plus fruit de l’amour mais monnaie d’échange, largement dépensée dans les milieux du cinéma et du journalisme où le tapinage est la condition du cursus honorum, de l’ascension sociale. Et à plus petite échelle, également largement dépensée chez ceux qui en sont les victimes : les garçons et les filles de tous les jours soumis par ces sous-cultures, se contentant de reproduire ce qu’elles leur ont appris. Et l’Église, l’État, le droit, la famille désagrégés, ne restent que les instincts et le chaos, les expériences sordides. De quoi est-ce le signe sinon de la mort du sentiment, trop peu lucratif. « Balancer son porc » consisterait d’abord à pointer du doigt ces cultures ignominieuses qui pavoisent en maîtresses sur le monde entier, déséduquent et déconstruisent le rapport entre les hommes et les femmes, finissent par les opposer et les enfermer dans ce qu’hier on appelait la lutte des classes, qu’aujourd’hui on appelle la guerre des sexes, pour que prospère toujours la frustration qui fait consommer. Balancez la sous-culture !
lysenfleur
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