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Le R&N : À partir de quelles sources avez-vous réalisé ce film sur Jeanne d’Arc ?
Patrick Buisson : Essentiellement deux : Le Procès de condamnation de Jeanne d’Arc tel que Robert Brasillach l’a établi en 1932 à partir de l’édition monumentale de Pierre Champion et le travail de Jacques Trémolet de Villers qui est un commentaire pluridisciplinaire et inspiré des minutes du procès (Les Belles Lettres, 2010). Plusieurs lectures du texte de Brasillach ont été nécessaires pour aboutir au découpage scénique et cinématographique du film qui n’est évidemment qu’un condensé du procès. Par ailleurs le Dictionnaire Jeanne d’Arc de Philippe Contamine et les travaux de Colette Beaune ont été de précieuses et constantes sources de références. Ces deux historiens m’étaient d’autant plus familiers qu’ils avaient accepté d’accompagner Nicolas Sarkozy lors de son déplacement à Domrémy et à Vaucouleurs en janvier 2012. Je me suis souvenu de la discussion que nous avions eue dans l’avion présidentiel à propos du film–culte de Carl Theodor Dreyer La passion de Jeanne d’Arc ; film muet tourné en 1928 dont l’expressionisme a beaucoup marqué les esprits. L’œuvre de Robert Bresson (Le Procès de Jeanne d’Arc, 1962) a également été pour moi un repère peut-être plus imposé qu’imposant ; l’actrice choisie pour incarner la Pucelle ne m’ayant jamais vraiment convaincu. Pour le reste, je crois bien avoir visionné la quasi totalité de la filmographie sur le sujet de Cecil B . De Mille (1916) à Luc Besson (1999) en passant par Fleming (1948) et Preminger ( 1948) et une demi douzaine d’autres.
Le R&N : Comment avez-vous réussi à réaliser des scènes comme les apparitions ou le bûcher ?
Patrick Buisson : Un viatique ne m’a pas quitté du début à la fin du film. J’ai fait tout le voyage avec en poche cet aphorisme de Chesterton : « Chassez le surnaturel, il ne reste plus que ce qui n’est pas naturel ». Comment faire sa place au surnaturel dans l’histoire de Jeanne sans sacrifier à la mièvrerie ou au spectaculaire, à la suavité sulpicienne ou au tapage des effets spéciaux ? Comment faire apparaître le surnaturel tel que le décrit l’auteur d’Orthodoxy, c’est-à-dire en tant que manifestation naturelle de la grâce ? L’amour de Jeanne pour la lumière, ce grand éclat du grand midi qui illumine le récit de ses visions nous a finalement ouvert une piste. Nous avons fait se rencontrer le vitrail et le plain-chant, les maîtres verriers et Hildegard von Bingen. Soit deux sources distinctes réfractant une même lumière. Au public de dire si la sobriété et la beauté sont au rendez-vous…
Le R&N : Aujourd’hui, aucune figure de droite n’est capable de rassembler suffisamment : croyez-vous qu’il nous faut une personne providentielle, à la manière de sainte Jeanne ?
Patrick Buisson : Je crois surtout qu’il nous faut œuvrer à créer les conditions d’un big bang culturel, le reste nous sera donné par surcroît. Sans se poser la question de savoir si la réponse viendra dans l’espace temporel dévolu à nos vies humaines.
Le R&N : Vous avez choisi de donner une projection privée de Que Dieu m’y garde au bénéfice des chrétiens du Pakistan ? Qu’y a-t-il de commun entre Jeanne et les chrétiens d’Orient ?
Jeanne a allumé voici six siècles la petite flamme de la résistance populaire. Jamais elle n’est aussi vivante que dans ces temps de « grande pitié » où tout, à commencer par la persécution, semble commander la résignation et la soumission.
Il vous est possible de réserver une place pour cette projection privée à cette adresse : https://www.weezevent.com/film-jeanne-d-arc
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