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Louis Aliot : « la France prend les chemins d’un affrontement social, identitaire, culturel et souverainiste »

Louis Aliot est vice-président du Front National, député au Parlement Européen et conseiller municipal de Perpignan.
Il a bien voulu répondre aux questions du Rouge & Le Noir.

R&N : Vous serez présent fin mai à Béziers au rassemblement organisé par Robert Ménard. Est-ce le signe que le Front National est ouvert à une stratégie d’alliance pour remporter 2017 ?

Louis Aliot : Le Front National a toujours été favorable a une stratégie d’alliances pour les élections, la meilleure preuve en est l’élection de Robert Ménard dans une ville où le FN avait souvent pulvérisé scores nationaux et se constituait en bastion au fil des élections. Ce Sud, avec les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault et le Gard, bénéficiant d’un littoral méditerranéen dynamique pour nos idées, est en augmentation permanente.

R&N : Pourquoi le Front national, qui pèse entre 25 et 30% des intentions de vote, ce qui en fait le premier parti de France, n’est-il pas organisé en courants ?

Louis Aliot : Pour ne pas tomber dans les travers du Parti Socialiste ou de l’UMP-UDI. Notre seule boussole c’est la France et la défense des intérêts du peuple français. Là est le rassemblement et nulle part ailleurs. Regardez Les Républicains, il y a des gens qui pensent comme nous paraît-il, mais qui systématiquement participent à des majorités et à des gouvernements qui appliquent des politiques antinationales et mondialistes. Assez d’hypocrisie et assez de compromissions.

R&N : Vous avez récemment accusé les partis de gauche et de droite de collusion sur le sujet de l’immigration. Quelles sont les propositions concrètes et réalisables du Front National pour résoudre les difficultés induites par la politique migratoire menée ces dernières années ?

Louis Aliot : C’est la responsabilité de la droite et de la gauche depuis Pompidou ! Mettre fin aux pompes sociales aspirantes, rétablir le contrôle aux frontières, expulser ceux qui n’ont rien à faire chez nous (islam radical, fraudes sociales, condamnés, etc..), établir la priorité nationale aux avantages sociaux et à l’emploi et enfin avoir une politique de co-développement ambitieuse et une politique étrangère indépendante de celles des USA. Inverser les flux, c’est aussi bâtir des partenariats avec les pays d’origine. Mais cette politique ne pourra trouver sa pleine efficacité qu’en mettant en place une grande politique nataliste et familiale qui permettra de redynamiser le pays dans ses fondations.

R&N : Pour Jean-Marie Le Guen, l’arrivée du FN au pouvoir en 2017 créerait « un chaos social, politique et civil ». Pensez-vous que la France se dirige, indépendamment du parti vainqueur en 2017, vers une situation de chaos, voire de guerre civile (comme le craint par exemple Ivan Rioufol) ?

Louis Aliot : Oui la France prend malheureusement les chemins d’un affrontement pluridimensionnel : social, identitaire, culturel et souverainiste. Sur le plan économique, sur le plan de la défense de notre identité et de la lutte contre le radicalisme islamique, et sur le plan de privation de notre liberté par la supranationalité européenne et la tutelle de l’OTAN. Notre peuple peut s’émanciper de ces pesanteurs et retrouver sa Liberté, liberté de décision, liberté d’action et liberté de perpétuer son modèle et son identité propre, produit de plusieurs siècles d’histoire et de traditions dans tous les domaines. Nous ne voulons pas mourir. Et c’est l’instinct de survie qui se manifeste au travers du vote anti-système que nous représentons, aussi perfectible soit-il ! Ce sera soit la guerre civile avec les Valls, Juppé et consorts, soit le rassemblement national, le rétablissement de l’ordre et l’apaisement avec nous... Les français ont un vrai choix pour l’avenir.

R&N : Nombre d’associations militantes sont largement subventionnées par les collectivités locales. Quelle est la politique du FN, notamment au niveau des conseils régionaux concernant le financement de telles associations ?

Louis Aliot : L’argent devient trop rare pour le gaspiller. Il faut donc le distribuer utilement à ceux qui en ont le plus besoin, à la solidarité et au développement économique. Il faut donc supprimer les subventions à des associations qui ne représentent qu’elles-mêmes (comme SOS Racisme ou la LICRA), ou sont communautaristes, ou même sont des associations de promotion de l’immigration clandestine. Elles doivent pouvoir exister par leurs ressources propres, leurs adhérents et leurs parrains…Pas un € d’argent public ne doit servir leurs intérêts souvent politiques et politiciens.

R&N : Le Pape est revenu récemment de Grèce avec 12 migrants musulmans. Que vous inspire cette action médiatique ?

Louis Aliot : C’est le pape. Qu’attendre de celui-ci ? C’est un geste généreux, d’apaisement et de solidarité même si l’absence d’un geste envers les chrétiens d’Orient m’a choqué. Attention à la manipulation des symboles. Je pense que l’accueil de plusieurs familles des différentes religions de cette région du monde compliquée, aurait été un acte beaucoup plus fort et mieux compris.

R&N : On reproche parfois à l’extrême-droite de défendre un catholicisme uniquement identitaire. Quelle place la foi catholique et la pratique religieuse peuvent-elles jouer dans un réveil de la France ?

Louis Aliot : C’est une question importante qui doit questionner les chrétiens et les catholiques au niveau de la Foi et en dehors du cadre institutionnel et politique. La France dans toutes ses aspérités est de filiation grecque, romaine et catholique. Cet héritage et ce patrimoine sont consubstantiels à notre culture. Reste la responsabilité du clergé dans l’affaiblissement de l’Église catholique et dans le recul de la Foi. C’est aux croyants de régler ce problème et de rassembler à nouveau. Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Permettez-moi, même en tant que catholique, de ne m’occuper que de politique et de la défense des intérêts de mon pays, la France.

R&N : Notez-vous une évolution des relations entre le Front National et les représentants de l’Église catholique ?

Louis Aliot : Quelques évêques osent braver les oukases mais dans l’ensemble les relations sont inexistantes ou superficielles. Il est plus facile pour un clerc de discuter avec un communiste (malgré l’héritage des 100 millions de morts) qu’avec un nationaliste et un patriote du Front National. C’est explicite sur la réalité de cette élite y compris religieuse qui fait partie du système, mais qui éloigne des églises près de 30% du corps électoral. Et surement plus demain.

Que faire ? Ce n’est pas au FN qu’il faut reprocher, comme certains le font avec véhémence, de n’être pas assez catholique. Ce n’est pas notre rôle, ni notre mission. Nous sommes un parti politique, laïque, a-confessionnel, et ne mélangeons pas les choses. Et c’était déjà la réalité avec Jean-Marie Le Pen. Ce n’est pas à la sortie des meetings du FN qu’il faut distribuer des tracts (même si ce n’est pas interdit) mais à la sortie des églises ! Que les catholiques fervents s’occupent de leur hiérarchie ecclésiastique et qu’ils pèsent sur les décisions et les actes des évêques.

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