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Nous connaissons les mots de Bernanos : « quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore ». Notre beau pays est en déclin depuis de nombreuses générations : déclin intellectuel, déclin civilisationnel, déclin moral. De nombreux piliers constitutifs de la vitalité française se fissurent dès le début de la IIIe république, à la fin du XIXe siècle. Ces dernières décennies, ce déclin s’est accéléré et le personnage d’Emmanuel Macron, en digne héritier de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande (liste non exhaustive), résume et personnifie ce refus absolu de souveraineté, de culture et d’honneur. Son visage est celui de la trahison.
Dans un contexte politique sombre, certains espèrent une lumière salvatrice. Un homme providentiel et présidentiel. Ces espoirs ne sont pas nouveaux : Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, et même François Fillon (en élargissant le champ…) ont suscité des passions à leurs époques. Ils ont été inlassablement battus, chassés, humiliés.
Depuis quelques mois, le camp souverainiste et patriote souhaite un miracle avec une victoire d’Éric Zemmour le 24 avril prochain. Le candidat est talentueux, cultivé, courageux. Trois qualités qui le rendent unique et respectable.
Mais Éric Zemmour sera battu. Car l’espoir d’une victoire revient à ignorer la puissance des forces mondialistes qui ont à chaque fois chassé les héraults précédemment cités. Disons-le tout de suite, en avril le mondialisme gagnera encore, quel que soit l’intendant choisi (Macron, Pécresse, ou autre dérivé). Les Français sont trop endormis, trop avachis par le consumérisme et par le « déclin du courage ». Tous les sondages le confirment d’ailleurs : dans l’hypothèse (très incertaine) d’une qualification au second tour, Éric Zemmour aurait in-fine autour de 30-40% face à Macron ou Pécresse, soit une marge énorme en faveur du candidat mondialiste.
Regardons les choses en face : l’échelon présidentiel est ingagnable, à court, moyen et long terme. Certes, il est majeur en France, il détermine beaucoup. Mais il est ingagnable. Pire, il est un leurre, un théâtre d’ombres, car une énergie importante y est consacrée, avec des fruits faibles. La seule et unique vertu de la campagne présidentielle réside dans sa fonction de pédagogie et de transmission des idées. Est également ingagnable l’obtention d’une majorité absolue à l’Assemblée Nationale. L’immigration massive et les déséquilibres démographiques vont aggraver ce constat.
Un mérite indéniable doit être reconnu à Éric Zemmour : celui d’avoir fait naître un espoir, d’avoir su transmettre un message clair et puissant. Rien ne peut arrêter la vérité car elle seule rend libre. L’Histoire des totalitarismes du XXe siècle le montre.
Que faire ? Prendre le pouvoir tout de même ! Il existe deux échelons où le pouvoir est « prenable » : les mairies et les départements (voire les régions). Des exemples existent ou ont existé : Orange (Jacques Bompard), Béziers (Robert Ménard), la Vendée (Philippe de Villiers), et d’autres maires moins connus. Certes, ces exemples ne sont pas légion. Mais ils existent. Attendre un coup de baguette magique venu d’en haut est illusoire, naïf, et ? au stade où en est la France, la naïveté n’est pas acceptable.
Par une stratégie de long terme, mise en place dès à présent, de nombreuses victoires sont possibles, notamment dans le Sud de la France. Cela passera par le choix de candidats ancrés et compétents, un travail de terrain, un pragmatisme, et surtout des alliances larges entre patriotes quels qu’ils soient (RN, Reconquête, Ligue du Sud, Via, certains LR…) et ce loin des logiques d’appareil, loin du favoritisme, loin du déjà-vu. La création d’une sorte de « Conseil National de la France » regroupant tous les partis patriotes est souhaitable. L’union sacrée n’est pas une option, elle est le chemin.
Cette stratégie doit être mise en place dès maintenant pour permettre une vraie reconquête lors des prochaines échéances électorales. Il n’y a pas d’autre solution. Un État défaillant ne se transforme pas par le sommet, mais se reconstruit depuis la base, les grands dissidents soviétiques l’ont montré. La cellule première de cette recomposition sera la famille, sa vitalité lui viendra de la solidité de sa formation intellectuelle et morale. Par des initiatives locales sur tous les plans (culturel, éducatif, économique), un redressement est possible. Il ne dépend pas d’un homme mais du courage de tous. Il n’y a pas « un homme providentiel », mais la providence en chaque homme.
La constitution de « fiefs » politiques permettra de faire renaitre l’âme de la France, ses traditions, sa culture. Par une stratégie de maillage, « en tache d’huile », une reprise de larges territoires est possible. Il faut défaire le gauchisme, défaire Gramsci, défaire l’effondrement, défaire l’invasion. En un mot, lutter contre ces deux nihilismes galopants que sont l’islamisme et le mondialisme, deux faces d’une même pièce. Afin de repartir vers l’avant, pour reconquérir le pays et les cœurs.
Toutefois, la volonté politique en local n’est pas exclusive d’actions au plan national qui auront plus un caractère culturel, intellectuel et d’exemple. Afin que même dans les déserts politiques, le levain demeure dans la pâte.
La destruction de la France a pris plus d’un siècle. Sa reconstruction sera lente. École par école, association par association, village par village, ville par ville, département par département. Demander la victoire sans accepter le combat, n’est pas honnête. La victoire sera progressive. Mais le chemin est exaltant, car il s’agit de refaire la France.
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