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« Désobéir, ça s’apprend ».
J’obéis ou je désobéis toujours à quelqu’un ou quelque chose.
David VH, l’auteur de l’article intitulé ainsi, conclut son article sur ce qui semble bien être sa thèse : « Obéir c’est trahir, désobéir c’est servir ». Permettez-moi de penser que cette phrase est insensée, au sens propre du mot : telle quelle, elle n’a pas de sens.
Obéir, c’est écouter et se soumettre. Or on écoute toujours quelqu’un ou quelque chose : « obéir », absolument, c’est-à-dire hors contexte, ne veut à peu près rien dire du tout. J’obéis toujours à quelqu’un ou quelque chose. Partant, « obéir, c’est trahir », sans complément d’objet indirect, ne veut nécessairement rien dire, et serait plutôt contradictoire dans les termes mêmes. Obéir, c’est toujours répondre positivement à quelqu’un ou quelque chose, et c’est donc objectivement le contraire même de trahir.
Désobéir, en revanche, c’est écouter et ne pas se soumettre. C’est donc écouter quelqu’un ou quelque chose, et faire autre chose que ce que l’on a entendu. Partant, « désobéir, c’est servir », sans complément d’objet indirect, ne veut rien dire non plus, étant tout aussi contradictoire dans les termes. Désobéir, c’est toujours répondre négativement à quelqu’un ou quelque chose, c’est donc objectivement le contraire même de servir.
Obéir ou désobéir à une loi mauvaise, telle est la question.
Que David me permette d’interpréter ce qu’il semble avoir voulu exprimer. Il me corrigera si je ne l’ai pas compris.
Dans les circonstances actuelles, dont Le Rouge et le Noir se fait l’écho régulièrement, il semble bien que David ait voulu exprimer la thèse suivante : « Obéir à une loi mauvaise ou à ceux qui la promeuvent et la promulguent, c’est trahir. Désobéir à cette loi ou à ceux qui la promeuvent et promulguent, c’est servir ».
On se retrouve néanmoins toujours dans la même situation qu’avant ces ajouts : qui ou que trahit-on en obéissant à cette loi ? Qui ou que sert-on en désobéissant à ceux qui la promulguent ? Et c’est là que la question devient réellement pertinente, et c’est à vrai dire seulement maintenant qu’elle se pose.
En désobéissant à une loi mauvaise, nous voulons servir l’homme, chaque homme, tous les hommes.
Allons droit au but : nous voulons servir ce qui est bien, ce qui est bon pour l’homme (au sens d’« être humain »). Nous ne voulons pas trahir l’homme, nous voulons le servir.
À toute loi qui prétend déconstruire l’homme, à toute loi qui implique la destruction du bien réel de l’homme, nous devons désobéir, non pas parce que désobéir est un bien en soi, mais parce que nous voulons obéir à une loi supérieure : celle du bien, celle de la vérité, celle de la réalité de l’homme.
La loi civile n’est pas la plus haute instance qui s’impose au citoyen. La loi la plus haute, celle à laquelle nous ne pouvons pas désobéir sous peine de déchoir de notre dignité d’hommes et de femmes libres, c’est celle de la réalité, celle de la vérité de ce qu’est réellement.
Vous pardonnerez à un prêtre catholique de finir en citant les Actes des Apôtres (chapitre 5, verset 29) : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », répondent Pierre et les Apôtres au tribunal. Pour moi, catholique, la conscience est la voix de Dieu qui parle au cœur de l’homme et qui lui dit : « Fais ce qui est bien, évite ce qui est mal ».
Pour celui qui ne croit pas comme pour celui qui croit, c’est donc la voix de sa conscience qu’il faut suivre : « Fais ce qui est bien, évite ce qui est mal ».
Qu’est-ce qui, au bout du compte, est vrai, juste et bon pour l’homme ? Qu’est-ce qui est le meilleur pour chacun et pour tous ? Quel est le bien commun ?
Écoute la réponse de ton cœur et de ton intelligence, et obéis. Là est la seule réponse où, réellement, liberté et service se rejoignent et s’allient.
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