L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
N.B : Cet inconnu n’est pas à la rédaction du R&N. En revanche, il semble aimer nous lire...
Dédicace toute spéciale à « Erwan Guillotin ».
(Les noms, certains lieux et grades ont été modifiés : toute ressemblance…)
R&N Breizh est né comme ça. Deux types amoureux de la France qui se découvrent sur FB, se retrouvent sur le port de Vannes pour boire une bière et décident de partir sur Paris pour le WE du 21 avril. Avant de partir, votre serviteur s’était vu dire par son curé, l’air de ne pas y toucher : « Si vous allez à Paris, prenez un flic en otage, amenez-le dans le Cantal et envoyez une vidéo à France Télévision en réclamant la fin des GAV et l’arrêt des exactions policières. » Sourires, rires aux éclats.
Vendredi après-midi. Départ pour Paris. Dans la voiture, grâce à Blablacar, il y a Ahmed, jeune marocain musulman, étudiant, qu’étonne notre discours, si évident pour lui. C’est promis, il se bougera sur Vannes lors de son retour de Paris.
Veni, vedi, vici, ou presque. Nous avons surtout vu les violences policières. Notamment, Dimanche soir, ce type, alpagué par les CRS pour avoir franchi leur barrage près des Invalides. Manifestant ou pas, on ne le saura jamais. Il franchissait le barrage à la suite des riverains que les CRS laissaient passer. A peine sommé, il voit ces brutes se jeter sur lui, le rouer de coups de matraque comme des sourds, lui prendre la tête par les cheveux pour l’écraser, pour ne pas dire l’éclater, et par trois fois, contre la carrosserie de leur fourgon. On lui relève la tête, il est méconnaissable. Nous hurlons, prêts à nous jeter sur ces fous. Menaçants, les CRS s’approchent de nous en nous montrant du doigt : « Vous n’avez rien vu ! » Nous hurlons par trois fois notre numéro de portable à ce pauvre gars complètement hagard, sonné, perdu. Les CRS le virent à coups de pieds sur 50 mètres. Ça, on ne risque pas de l’oublier.
Clem’, lui, n’était plus à ça près. Dès Vendredi soir aux Invalides, il était venu au secours d’une gamine de 15 ans sur lequel s’acharnait un flic en civil, à coups de matraques. Frappé à son tour, énormes bleus aux mains, il est embarqué 32 rue de l’Evangile (vous savez, quand on vous frappe la joue gauche…). Il descend de son fourgon et aperçoit le frère de Saint-Nic’ qui, lui, était venu au secours d’un gosse de 14 ans. L’abbé a l’arrière du crâne déchiqueté et en sang et pourtant il trouve la force de sourire. Aucun soin ne lui sera proposé. Relâché très vite, Clem’, 21 ans, laisse sa place de voiture de police pour un plus jeune que lui. Il rentrera chez son ami à pied. Il ne connaît pas Paris, il est 2h du matin, plus de taxis. 3h de marche pour traverser la Capitale du Nord au Sud, à tâtons, sur 10km, sonné, épuisé, assoiffé, arrivant à peine à mettre un pied devant l’autre.
Lundi. Nous quittons Paris. Place du Maréchal Juin, nous retrouvons Ahmed. Et puis un nouveau, Eric. Ah, Eric ! Je n’ai pas mis la clef sur le contact qu’il sait déjà qu’on était à la manif’ de Dimanche aux Invalides. Il s’enfonce dans son siège, devient livide, blême, la main sur la poignée de la portière. On l’interroge gentiment et il craque. C’est un flic ! Et pas n’importe lequel : Sous-brigadier du 7° arrondissement de Paris. Le numéro deux, quoi. Police « nationale » !
Avec mon binôme de combat, Clem’, on se regarde. On le prend, on le prend pas ? On le prendra. Et je crois que c’est la première et dernière fois de sa vie que ce type se fera prendre en covoiturage par des gens qui se sont vus agressés, eux et leurs amis, tout un WE, par ses collègues ripoux.
Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir qu’il y a à tracer la route non-stop à 150 vitesse GPS avec un flic passager arrière… On le charrie, puis on lui raconte très sérieusement aussi tout ce qu’on a vu et, je dois le dire, on n’est pas loin des menaces collectives. Soudain, la boutade de mon curé me revient à l’esprit. Le WE me l’avait fait oublier. Je pousse le champignon à 160, me retourne, le dévisage, et lui déballe nos « intentions ». Eric ne sait plus où il en est et nous répond en se forçant à la goguenardise : « Ce qui me rassure, c’est qu’on ne prend pas la direction du Cantal ». « Si fait, lui dis-je, le maquis breton n’est pas mal non plus, mon grand-père y était en 43. »
Eric est bien arrivé à Q., chez lui, en famille, pour huit jours de repos. Habitué des bureaux, voilà huit jours (et huit nuits) qu’il était réquisitionné pour arpenter les rues de Paris et traquer de dangereuses ligues factieuses. Il a pu juger sur pièces. Nous avons un code de l’honneur, celui des Chouans. Il a fini par s’endormir comme un bébé, harassé de fatigue, alors que nous… !
Bref, nous voilà de retour à Vannes, remontés à bloc. Avant Paris, nos troupes avaient déjà monté l’opération « tintamarre » et X., notre « copain » des RG nous avait avoué que notre opération, non-déclarée et organisée par SMS avec information au compte-goutte de dernière minute, l’avait scotché. Je l’appelle X., j’aurais pu l’appeler M. Je suis pour la parité des lettres, surtout quand le X. n’est pas anonyme…
Mardi. Soirée des Veilleurs. Nous y sommes. On se retrouve à l’issue pour boire une bière. Là, Clem’ nous dit : « On ne peut pas en rester là. » Les manifs oui, les veilleurs trois fois oui. Mais la jeunesse bout et il faut que chacun puisse s’exprimer à sa manière. Il veut bloquer Vannes, 15 à 30 minutes le vendredi 26 avril. Une opération type Hommen mais made in Chouchen.
On dresse les listings, les lieux de RDV, la méthode, le dress-code. Ce sera pantalon noir et haut rouge. A l’heure où une part croissante de la population considère à raison que le pouvoir est devenu illégitime, la palette anar’ s’impose. C’est là que je pense à ma gazette préférée.
Jeudi soir. Nous faisons le bilan de nos mailings par SMS. Chacun doit envoyer nom et prénom s’il participe. 25 réponses fermes. Ça nous ferait, Vendredi soir, du 60 personnes présentes. C’est encore trop peu. Il va falloir annuler : ce sont trois rues qu’il faut bloquer, pour dispatcher la flicaille. Vannes la bourgeoise est encore frileuse après ce long hiver et malgré un thermomètre à 25°C cette semaine, le dégel se fait attendre… Certains doutent, temporisent. Dans une petite ville, tout se sait.
Ils n’ont pas tort. Pour l’opération, j’avais prêté mon Iphone à Clem’ pour lui faciliter la tâche des envois SMS groupés. Il y avait mis sa carte SIM. Il avait donc tous mes contacts enregistrés sur téléphone. Qu’elle n’est pas sa surprise lorsqu’il voit arriver un SMS de confirmation de présence de la part d’un certain « Erwan Guillotin », qui s’affiche pourtant dans un fil d’échange de SMS que j’avais eu avec X. ou M., mon ami des RG. Petit filou… quel charmant pseudo que ce « Guillotin », du meilleur goût ces jours-ci…
C’est alors qu’on décide de ne pas vraiment tout annuler. Nous, on va se reposer un peu. Eux, on va les faire courir. Aujourd’hui vendredi 26, nous envoyons un SMS collectif en milieu d’après-midi, et l’on n’oublie pas X. : « Opération annulée pour manque d’effectifs ».
Et vers 17h, nous envoyons un unique SMS à ce cher X. : « C’est bon, nous avons découvert la taupe qui nous balance aux RG. L’opération reprend. Nous sommes en fait 200 à 220 alors, de la discipline ! Groupe 1 ici, Groupe 2 là, Groupe 3 plus loin. Début des opérations à 18h pétantes. »
Oui, 18h, car nous avions appris entre temps qu’une opération banderoles sur pont se montait à cette heure-là pour accueillir les Parisiens qui venaient nous envahir pour 15 jours de vacances…
Je rejoins les familles, heureuses et motivées. Les chats sont loin, les souris dansent sur le pont.
Diversion, manipulation, chemins creux et échauffourées. Désormais tous les coups sont permis, le RN’B l’a compris.
Au taquet pour le 5 à Rennes : toute la Bretagne sera là, et les Nantais aussi !
Côté Lorient : même combat. Le mariage Breizh c’est un homme et une femme.
Et voilà la relève ! Le problème avec les gosses, c’est que les flics ont encore pas mal de boulot devant eux. C’est ça, la sécurité de l’emploi. Vive la Famille !
Tout le monde pile pour nos bannières : ça bouchonne sec !
Les gens se jetteraient bien par la fenêtre pour nous rejoindre. J’ai loupé le passager arrière d’une moto qui nous a salué des deux mains à 110. On a eu peut pour lui. Un autre bolide est passé en seconde pour nous saluer en faisant rugir son moteur.
Oups, on vient d’être dénoncés... La meute ne va pas tarder.
Là, Mamie, t’exagère. 300 mètre sans les mains à 3km/h. On n’en demandait pas tant, surtout devant les flics...
Ils ont été très sympa, nous ont encouragés à revenir demain, mais pas trop tard pour pas qu’on leur grille leur Samedi soir... Nous, on leur a promis que si c’étaient eux demain soir qui venaient, on leur offrirait l’apéro ! Y’en a un tout rougeot qui sourit...
Fin de l’opération. A demain pour de nouvelles aventures vannetaises.
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