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Lors de sa conférence d’adieux, Arnaud Montebourg a fait référence au personnage romain de Cincinnatus. L’évocation antique n’est cependant pas sans ambiguïté. Cincinnatus s’est en effet illustré pendant le premier siècle de la République, à l’heure où celle-ci avait encore la fragilité d’un État neuf, mais la maturité institutionnelle d’une Cité ayant rejeté ses tyrans.
Fragilité et maturité, car Cincinnatus endossa par deux fois le rôle de dictator, ce monarque que la République nommait aux heures où elle était le plus en danger. Le sénat lui abandonnait les pleins pouvoirs pour une durée de six mois, à charge pour lui de résoudre la crise et surtout de rendre ces pouvoirs à l’issue du mandat. Sagesse institutionnelle des régimes éteints.
L’ex-ministre s’y réfère aujourd’hui, croyant se fondre dans le panache d’un homme de pouvoir détaché. Il oublie bien vite que c’est la loi de Rome qui oblige Cincinnatus à retourner à ses champs. Peu importe c’est de la toge de la dévotion gratuite que Montebourg veut se vêtir. N’est-ce pas là l’ultime masque de l’orgueil que de s’approprier le tablier de l’humble serviteur ?
A-t-il pourtant été appelé pour nous sortir de la crise que connaît notre République ? Le sénat est-il venu le prier pendant son labeur ordinaire ?
Bien sûr que non. Et nul ne croit, sinon par ignorance, au drame romantique que nous joue l’ex-ministre. Car tout n’a été au fond que mise en scène, du costume marinière à la titraille hasardeuse de ses ministères en passant par le timbre et le regard lyrique des tirades de l’acteur. Saluons au moins le bon goût de l’histrion, qui autorise un plaisir feint, de se dépeindre selon quelques uns des plus grands canons de l’histoire du théâtre français : référence aux Anciens, lyrisme et surtout panache.
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