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Annonçant clairement être venu « en pasteur », le souverain pontife donne « un message d’espérance et d’encouragement ». Espérance « dans le Seigneur qui transforme le mal en bien » et encouragement à « revenir » à la vision des Pères fondateurs, vision fondée sur la « confiance en l’homme vu comme personne dotée d’une dignité transcendante. ». Sa Sainteté le Pape a notamment insisté sur le fait qu’« Une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme » et d’appeler à une Europe « qui tourne, non pas autour de l’économie, mais autour de la sacralité de la personne humaine. »
Estimant « fondamental non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance.
Cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des États ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement. » Le Saint Père précise également que « donner espérance à l’Europe ne signifie pas seulement reconnaître la centralité de la personne humaine, mais implique aussi d’en favoriser les capacités. Il s’agit donc d’y investir ainsi que dans les domaines où ses talents se forment et portent du fruit. Le premier domaine est sûrement celui de l’éducation, à partir de la famille, cellule fondamentale et élément précieux de toute société. La famille unie, féconde et indissoluble porte avec elle les éléments fondamentaux pour donner espérance à l’avenir. Sans cette solidité, on finit par construire sur le sable, avec de graves conséquences sociales. »
Plusieurs passages de son discours ont déclenché des applaudissements nourris dans l’assemblée.
Notamment lorsqu’il évoque les chrétiens persécutés, « personnes crucifiées, brûlées vives, sous le silence honteux et complice de beaucoup » ou encore le « pouvoir financier d’empires inconnus ».
Le Vicaire du Christ dénonce également le consumérisme et le gaspillage, « on ne peut tolérer que des millions de personnes meurent de faim, tandis que des tonnes de denrées alimentaires sont jetées chaque jour de nos tables » ajoutant même que « des styles de vie un peu égoïstes, caractérisés par une opulence désormais insoutenable et souvent indifférente au monde environnant, surtout aux plus pauvres. On constate avec regret une prévalence des questions techniques et économiques au centre du débat politique, au détriment d’une authentique orientation anthropologique. L’être humain risque d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser, de sorte que – nous le remarquons malheureusement souvent – lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître. »
Au sujet de l’immigration, le successeur de Saint Pierre invite à la fois à accueillir les nouveaux arrivants tout en leur proposant avec clarté l’identité culturelle européenne, « Il est nécessaire d’affronter ensemble la question migratoire. On ne peut tolérer que la mer Méditerranéenne devienne un grand cimetière ! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’accueil et d’aide. L’absence d’un soutien réciproque au sein de l’Union Européenne risque d’encourager des solutions particularistes aux problèmes, qui ne tiennent pas compte de la dignité humaine des immigrés, favorisant le travail d’esclave et des tensions sociales continuelles. L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle et mettre en acte des législations adéquates qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ; si elle sait adopter des politiques justes, courageuses et concrètes qui aident leurs pays d’origine dans le développement sociopolitique et dans la résolution des conflits internes – cause principale de ce phénomène – au lieu des politiques d’intérêt qui accroissent et alimentent ces conflits. Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets. »
Le Pape François a conclu son discours en évoquant « Un auteur anonyme du IIe siècle a écrit que “les chrétiens représentent dans le monde ce qu’est l’âme dans le corps”. Le rôle de l’âme est de soutenir le corps, d’en être la conscience et la mémoire historique. Et une histoire bimillénaire lie l’Europe et le christianisme. Une histoire non exempte de conflits et d’erreurs, mais toujours animée par le désir de construire pour le bien. Nous le voyons dans la beauté de nos villes, et plus encore dans celle des multiples œuvres de charité et d’édification commune qui parsèment le continent. Cette histoire, en grande partie, est encore à écrire. Elle est notre présent et aussi notre avenir. Elle est notre identité. Et l’Europe a fortement besoin de redécouvrir son visage pour grandir, selon l’esprit de ses Pères fondateurs, dans la paix et dans la concorde, puisqu’elle-même n’est pas encore à l’abri de conflits. »
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