L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Le diocèse de Vannes, dirigé par Monseigneur Raymond Centène, s’apprête à vivre la béatification de Madame Louise-Elisabeth Molé, fondatrice de la congrégation des Soeurs de la Charité de Saint Louis. Voici le message de l’évêque de Vannes pour annoncer cette béatification, qui aura lieu sur le port de Vannes dimanche prochain. C’est la première béatification célébrée en Bretagne.
Née en 1763 à Paris, fille de Chrétien-François de Lamoignon, garde des sceaux, elle reçut une éducation brillante, avec dès sa plus tendre enfance une foi profonde. Elle épousa en 1779 Edouard-François Molé, magistrat. Elle aura avec lui cinq enfants, dont trois mourront en bas-âge.
La révolution et son cortège de malheurs n’épargna pas Louise-Elisabeth Molé. Son époux, homme honnête et intègre, fut guillotiné le jour de Pâques 1794. Sa fille mourut la même année. Dès lors, elle décide de se consacrer à Dieu.
C’est après la révolution qu’elle fonde la congrégation des Soeurs de la Charité de Saint-Louis, le 25 mai 1803, à Vannes, suivant M. de Pancemont, son confesseur, nommé évêque du diocèse. Avec ses compagnes et sa mère, Madame Molé oeuvre pour les fillettes des familles pauvres. Elle prononce ses voeux sous le nom de Soeur Saint-Louis. Après une vie au service des démunis, elle mourut le 4 mars 1825 à Vannes, où elle fut enterrée.
Le procès de béatification, ouvert en 1959, a abouti grâce à la guérison de Marcel Lesage, Québécois atteint d’une ostéomyélite, et guéri par l’intercession de Madame Molé. Le pape Benoît XVI promulgua le décret de béatification le 19 décembre dernier. Nous vous faisons suivre le message de Monseigneur Centène sur la béatification de Madame Molé.
En ce temps pascal, nous avons reçu le don suprême que Dieu fait aux hommes en leur offrant son Fils unique mort sur la croix, puis ressuscité pour les sauver du péché et de la mort.
Dieu fait grâce dans notre monde. Par la foi, Il nous invite à communier au don total de sa vie et à en vivre de manière surnaturelle, dès ici-bas.
Comment pouvons-nous vivre de cette union à Dieu à laquelle nous sommes appelés ? Nous pouvons suivre l’exemple des saints, car, ainsi que le disait le saint curé d’Ars, « là où les saints passent, Dieu passe avec eux ».
L’Église nous donne un modèle de vie offerte à Dieu, très proche de nous, en la personne de Louise-Elisabeth Molé, connue sous le nom de Mère Saint-Louis. Fondatrice de la congrégation des soeurs de la Charité Saint-Louis ; elle sera béatifiée le 27 mai prochain, en la solennité de Pentecôte, à Vannes.
Louise-Elisabeth a vécu intensément les exigences de l’amour évangélique, tant dans l’état du mariage que dans la vie religieuse.
Sa vie témoigne qu’à l’origine de cette union à Dieu, il y a d’abord l’accueil de la grâce donnée par « Dieu lui-même qui nous a aimés le premier ». La jeune demoiselle de Lamoignon reçut Dieu, intimement, le jour de sa première communion : « je reçus, quoique bien jeune alors, de grandes grâces de Dieu. Je ne les oublierai jamais ». Depuis ce jour, Louise-Elisabeth vécut sous le signe de l’union à Dieu chaque instant de sa vie, désirant « lui rendre Amour pour Amour ». L’Eucharistie était devenue le centre et le moteur de sa vie car, disait-elle, « en participant au Corps de Jésus-Christ, dans la communion […] on pense, on parle et on agit comme Jésus-Christ ».
Par ailleurs, Louise-Elisabeth communia intensément à la passion du Christ-Rédempteur, réalisant même, dans les belles années de son mariage, un « pacte avec la croix ». La jeune femme décidait de s’abandonner intégralement dans les bras de son Sauveur. C’est ainsi qu’elle surmonta courageusement la misère, la perte de trois de ses cinq enfants et de son mari Édouard Molé, guillotiné pendant la révolution, avec le soutien de son « Bien Aimé » Seigneur. Sensible à la misère des autres, elle voyait le Christ souffrant à travers le pauvre souffrant. Après des années à leur service, à Paris, celle que les pauvres appelaient « l’ange des mansardes » acceptait, à quarante ans, de bouleverser sa vie pour la consacrer entièrement aux déshérités, à Vannes, en réponse à l’appel de Dieu et de l’évêque, Mgr de Pancemont.
Enfin, Louise-Elisabeth communia profondément à la résurrection du Christ pendant toute son existence. Son mariage heureux fut une des plus belles grâces de sa vie. Elle disait de son mari qu’il était « l’homme le plus vertueux et le meilleur ». Par ailleurs, le développement de son oeuvre, au décès de la fondatrice, le 4 mars 1825, témoigne de la fécondité de sa vie unie au Christ. La congrégation compte alors une cinquantaine de religieuses désirant vivre selon son esprit et porter aux déshérités, dans les ateliers et écoles de la fondation, l’amour de Dieu qui les habite. Aujourd’hui, la congrégation compte près de 620 sœurs professes réparties en 10 pays, sur 3 continents.
Que la Passion et la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ transfigurent nos vies en profondeur, à la suite de la bienheureuse Louise-Elisabeth.
Bon temps pascal.
+ Raymond CENTÈNE
Évêque de Vannes
Le R&N a besoin de vous !
ContribuerFaire un don
Dernières dépêches : [NOUVEAUTÉ] Sortie du jeu de société chrétien « Theopolis » • Retour de la communion sur les lèvres à Paris • Etats et GAFA : l’alliance impie est en marche • [CHRISTIANOPHOBIE] Retour sur le concert raté d’Anna von Hausswolff • [ÉGLISE] Les hussards de la modernité à l’assaut des derniers dogmes de l’Eglise • [IN MEMORIAM] Charles, entre idole des jeunes et divinité laïque • [CHRÉTIENTÉ] L’épée d’Haïfa et la chevalerie rêveuse • Le service public l’a décrété : le wokisme n’existe pas • [IN MEMORIAM] L’Heure des comptes viendra-t-elle bientôt ? • [IN MEMORIAM] 4 novembre 1793 : Louis de Salgues de Lescure
Le Rouge & le Noir est un site internet d’information, de réflexion et d’analyse. Son identité est fondamentalement catholique. Il n’est point la voix officielle de l’Église, ni même un représentant de l’Église ou de son clergé. Les auteurs n’engagent que leur propre conscience. En revanche, cette gazette-en-ligne se veut dans l’Église. Son universalité ne se dément point car elle admet en son sein les diverses « tendances » qui sont en communion avec l’évêque de Rome : depuis les modérés de La Croix jusqu’aux traditionalistes intransigeants.
© 2011-2025 Le Rouge & le Noir v. 3.0,
tous droits réservés.
Plan du site
• Se connecter •
Contact •
RSS 2.0