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Noël Pinot (Angers, 19 décembre 1747 - Angers, 21 février 1794), parfois en latin Natalis Pinot, est un prêtre réfractaire catholique, guillotiné pendant la guerre de Vendée. Il a été béatifié par l’Église catholique qui le considère comme martyr.
Dernier des seize enfants d’un tisserand, il perdit son père à huit ans et entra au séminaire de sa ville. Ordonné prêtre le 22 décembre 1770, il fut d’abord nommé vicaire à Bousse puis procuré en 1772, et ensuite aumônier des Incurables à Angers en août 1781. En septembre 1788, il devint curé du Louroux-Béconnais.
Au cours de la Révolution française, il refusa de prêter le serment de la Constitution civile du clergé, au contraire de son vicaire, Mathurin Garanger, qui prêta le serment le dimanche 23 janvier 1791 et fut ultérieurement un adhérent de la Petite Église. La municipalité se plaignit peu après de ce qu’il intriguait « pour engager les ecclésiastiques des environs à s’opposer à la loi ». Le dimanche 27 février 1791, il monta en chaire pour justifier sa position.
Dénoncé, il fut arrêté le 5 mars et condamné à une interdiction de séjour par le tribunal du district. Il se retira alors aux Incurables puis, comme le département cherchait à éloigner les réfractaires, se cacha à Beaupréau. Rentré au Louroux en juin 1793, lors de la guerre de Vendée, il retourna dans la clandestinité après l’échec des insurgés royalistes contre Nantes.Il fut arrêté dans la nuit du 8 février 1794 au cours d’une messe clandestine qu’il célébrait à la ferme de la Milandrie, au Louroux-Béconnais, où il demeurait caché. Il fut pris alors qu’il venait de se cacher dans un coffre en bois. Il fut conduit à Angers, comparut devant la commission militaire révolutionnaire et fut guillotiné le 3 ventôse an II (21 février 1794)1, sur la Place du Ralliement, dans les vêtements liturgiques qu’il portait au moment de son arrestation. Il monta sur l’échafaud en récitant les premières prières de la messe : « Introibo ad altare Dei ».
Une statue de la cathédrale d’Angers le représente gravissant la première marche de « l’autel de Dieu ».
Le 26 août 1864, Guillaume Angebault, évêque d’Angers, nomma l’abbé Brouillet, curé du Louroux, commissaire pour procéder à l’« enquête canonique sur la vie et les vertus de son prédécesseur ». Son successeur, Joseph Rumeau, ayant décidé le 24 février 1905 qu’il y avait lieu de promouvoir sa béatification, une commission fut nommée pour recueillir les documents ; l’abbé François Uzureau rédigea une notice de ce prêtre à cette occasion1. Il fut béatifié par Pie XI le 31 octobre 1926. Quatre-vingt dix-neuf autres catholiques d’Angers ont également été béatifiés par Jean-Paul II le 19 février 19843. Noël Pinot est fêté le 21 février.
Une lectrice anonyme, Evelyne, s’est permis de corriger wikipédia, voici sa réaction :
La page wikipédia comporte malheureusement quelques erreurs.
Le Bienheureux Noël Pinot a refusé la Constitution civile du clergé, avant que le Pape ne déclare le serment schismatique.
Le Bienheureux Noël Pinot n’a pas été arrêté au cours d’une messe clandestine. Il était hébergé à la ferme de la Milandrie, d’où il partait la nuit porté les secours de la religion à ses paroissiens. Un jour il a pris l’air en pleine journée. Un pauvre de la paroisse, que ce bon prêtre avait dans le passé secouru, l’a vu et est allé prévenir les bleus. Les bleus sont arrivés discrètement. Quand ils ont été repérés, il était trop tard pour quitter la ferme sans mettre en danger la famille qui l’hébergeait. Noël Pinot a alors été caché dans une huche à pain. La fouille de la maison a commencé. Un bleu, moins méchant que les autres, a ouvert le coffre et voyant monsieur le curé dedant l’a vivement refermé mais en ayant tellement blêmi que le chef des bleus s’en est aperçu. Noël Pinot a donc été capturé puis emmené jusqu’à Angers.
A Angers, le Curé du Louroux a notamment été interrogé par un ancien prêtre, d’abord jureur, puis défroqué et apostat qui a proposé à Noël Pinot d’aller à l’échafaud en habits sacerdotaux. Ce que ce dernier a accepté avec une grande joie, vous imaginez.
Le Bienheureux Noël Pinot a été guillotiné le 21 février 1794, un vendredi, à 13h, la guillotine étant placée à l’endroit des marches de l’autel de l’église qui était en construction avant le début de la révolution, aujourd’hui place du Ralliement à Angers.
Quand il a été jeté à la fosse commune, les bleus ont récupéré ses vêtements, ils l’ont trouvé avec un cilice sur lui...
Au Louroux-Béconnais, la paroisse Noël Pinot conserve le chapelet et une statue de Notre Dame que le Bienheureux possédait. Surmonté d’une statue du prêtre montant à l’échafaud, un très bel autel a été construit autour du coffre dans lequel le Bienheureux s’est caché.
Le Cardinal Poupard étant angevin, c’est au Conseil Pontifical pour la Culture à Rome que se trouve la statue en bois du Bienheureux offerte au Pape au moment de la béatification...
Vous trouverez plus de détail sur la vie du Bienheureux Noël Pinot qui a été écrite par Mgr Trochu. Vous pouvez vous procurer cette biographie, des statues et des prières à l’association qui entretient la Milandrie (où des messes peuvent être dites) et qui organise des visites très intéressantes (j’en ai suivi une) de l’Eglise lors des Journées du Patrimoine : http://www.louroux-beconnais.fr/module-Contenus-viewpub-tid-9-pid-55.html
Il existe aussi un profil Facebook dédié au Bienheureux Noël Pinot, mais je ne sais pas si elle a un lien avec l’association : http://www.facebook.com/bienheureuxnoel.pinot?fref=ts
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