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Notre œil, éloigné des merveilles de l’Incarnation par le progrès technique et l’idéologie, peine à distinguer les symboles les plus élémentaires de la Foi chrétienne. Pourtant, le symbole, porte du sens, est d’une importance capitale. Et nos symboles les plus simples sont aussi les symboles les plus beaux.
C’est à nous catholiques qu’il incombe de réoccuper le terrain symbolique, car nos symboles sont bien plus puissants, mais en sommeil. Nos adversaires, eux, abusent de symboles qui ne sont portes que vers un vide glaçant. Le temps est si propice pour contre-attaquer. Cet article fait partie d’une série qui vise à former la jeunesse catholique aux symboles délaissés qui formèrent notre identité catholique et occidentale, afin qu’elle les dévoile aux âmes endormies du beau pays de France. Nous nous intéressons plus particulièrement aux symboles premiers de notre foi.
Illustration de l’Exultet pascal
L’abeille est un symbole très riche qui se retrouve non seulement dans le catholicisme mais aussi dans l’histoire de France.
L’abeille représente la Très Sainte Vierge Marie :
Le psaume 126, utilisé lors des Vêpres de la Sainte-Vierge, nous rappelle cette exigence de toujours suivre les réalités d’en Haut pour être en prise avec le réel.
אִם-יְהוָה, לֹא-יִבְנֶה בַיִת— שָׁוְא עָמְלוּ בוֹנָיו בּוֹ (Livre du Maître de Chant de David)
Nisi Dominus aedificaverit domum, in vanum laboraverunt qui aedificant eam. (Vulgate)
Si le Seigneur ne bâtit une maison, c’est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent. (Bible de Sacy)
Psaumes
L’Histoire de France exploite ce symbole.
Elle a donc été assez naturellement reprise par Napoléon dans l’histoire de France lorsqu’il fallut choisir un symbole pour son Empire.
Le miel est le symbole de Notre Seigneur Jésus Christ, de Son infinie douceur et de Sa grande miséricorde
Oculi vestri viderunt omnia opera Domini magna quae fecit ut custodiatis universa mandata illius quae ego hodie praecipio vobis et possitis introire et possidere terram ad quam ingredimini multoque in ea vivatis tempore quam sub iuramento pollicitus est Dominus patribus vestris et semini eorum lacte et melle manantem. Terra enim ad quam ingredieris possidendam non est sicut terra Aegypti de qua existi ubi iacto semine in hortorum morem aquae ducuntur inriguae sed montuosa est et campestris de caelo expectans pluvias quam Dominus Deus tuus semper invisit et oculi illius in ea sunt a principio anni usque ad finem eius. (Vulgate)
Vous avez vu de vos yeux toutes les œuvres merveilleuses que le Seigneur a faites, afin que vous gardiez tous ses préceptes que je vous prescris aujourd’hui, que vous puissiez vous mettre en possession de la terre en laquelle vous allez entrer, et que vous viviez longtemps en cette terre où coulent des ruisseaux de lait et de miel, et que le Seigneur avait promise avec serment à vos pères et à leur postérité. Car la terre dont vous allez entrer en possession n’est pas comme la terre d’Egypte d’où vous êtes sorti, où après qu’on a jeté la semence, on fait venir l’eau par des canaux pour l’arroser, comme on fait dans les jardins ; mais c’est une terre de montagnes et de plaines qui attend les pluies du ciel, que le Seigneur, votre Dieu, a toujours visitée, et sur laquelle il jette des regards favorables depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin. (Bible de Sacy)
Deutéronome 11
Croix à la cathédrale Notre-Dame. On aperçoit clairement le démon terrassé au bas de la croix.
Le signe de la croix est signe d’une puissante victoire. C’est un signe sacré, qui revêt une forme de témoignage de l’Amour infini du Christ et révèle notre joie d’être catholique.
Ô Croix, unique espoir des fidèles, tu étais pour les juifs un signe d’infamie. Mais par la résurrection, la Croix devient pour les chrétiens une victoire. C’est la victoire du maître de la Vie contre le maître de la mort, la victoire de son Amour pour chacun. Après la résurrection, c’est le démon qui reste accroché à la croix, et qui est vaincu.
Ô Croix, Aux catacombes, c’est par ton signe magnifique, qu’au risque de la mort, on se reconnaît. Dans les arènes, c’est ton symbole qu’effectuent les chrétiens, comme ultime témoignage face aux foules enivrées de sang, de cruauté et de bêtise.
Ô Croix, Il n’est pas surprenant qu’on te retrouve dans tous les sacrements. Au baptême tu redonnes à Dieu l’âme. Lors de la confession, tu libères l’âme enchaînée. A l’eucharistie, tu nourris l’âme.
Cette croix, carrée, indique une mission. Elle nous rappelle que notre existence est orientée, qu’elle a un sens et que notre action a une influence sur le monde.
Croix pectorale de la mission, installation de l’archevêque de Londres
Ô croix de la mission, c’est toi que trace le prêtre aux messes solennelles pour exhorter le diacre à aller prêcher l’Évangile, la parole vivante de Dieu, au nord de l’église, lieu de moindre de lumière, afin de dissiper les Ténèbres.
Ô croix de la mission, tu es inscrite sur les piliers de l’église le jour de sa dédicace, pour rappeler la mission de ce navire, faire voyager les âmes jusqu’à l’avènement du Royaume de Dieu.
Ô croix de la mission, rappelle-nous la mission qui nous a été confiée lors de notre confirmation : défendre le Christ en actes et en paroles.
Gisant de Clovis
La visite de la magnifique basilique de Saint-Denis nous confronte à la conception de la mort dans le catholicisme. Elle nous révèle la belle conception du monde des gisants, ces endormis dans l’attente de la résurrection.
Car le catholicisme a aboli les nécropoles – ces « lieux de la mort » qui se fourvoyaient en indiquant que la mort pouvait être victorieuse. A cette effroyable méprise, il a substitué des cimetières, lieux de Vie.
Car le catholicisme soutient que c’est au Christ au tombeau que nous nous conformons au moment de la mort. Il soutient que le corps est aussi digne que l’âme et doit être préservé. Nous qui avons espéré toute notre vie, corps et âme, être choisis lors du Jugement Dernier, pour être à la droite du Christ.
Allongés sur le sol, comme le Christ à Jérusalem, le chrétien se conforme au Christ une dernière fois, en attente de l’appel du Juge pour être relevé.
Qu’ils sont tristes, ces mastabas funéraires, ces caveaux républicains et toutes ces aberrations modernes qui nous éloignent de la belle simplicité et de l’infinie puissance de notre Foi.
Gisant de Philippe Pot
Cathédrale de Prague
Ce coq, qui surplombe le clocher du moindre de nos villages, est symbole de la Gaulle. Il est un hommage rendu à cet animal qui sait par avance quand le soleil se lèvera. Cet animal qui est par son courage et son intelligence sensible, une image du Christ.
Il se réjouit, ce coq, à l’image des premiers chrétiens qui se réjouissaient en montant en haut du Sinaï.
Monastère sainte-Catherine, Sinaî
A l’image de ceux qui voyaient dans le lever de l’astre solaire un rappel incessant de la résurrection. Et un espoir dans l’attente du Jugement Dernier, quand le Christ reviendra à l’Est, juger les vivants et les morts. A la manière de nos ancêtres qui voyaient dans cet animal capable de chasser les ténèbres une figuration forte de la résurrection.
Les moines, eux aussi, se réjouissent le matin du lever du jour, en chantant l’hymne suivante :
Dies venit, dies tua,
In qua reflorent omnia :
Lætemur in hac ut tuam
Per hanc reducti gratiam.
Ce jour vient, ce jour salutaire
Où par tout l’univers tu fais tout refleurir :
Ramène en ce grand jour au chemin de te plaire
Ceux qu’à toi ce grand jour oblige à recourir.
Sachons nous réjouir de la simplicité d’un lever de soleil, et que la Beauté que la nature déploie à ce moment renforce notre vertu cardinale d’Espérance.
O vere digna Hostia,
Spes unica fidelium,
In te confidit Francia,
Da pacem, serva lilium
Ô vraiment digne Hostie,
unique espoir des fidèles,
en toi se confie la France,
donne-lui la paix, conserve le lys.
Couplet ajouté par Louis XII au Salutaris Hostia
Fleur du cantique des cantiques, emblème royal, attribut marial, armes de la maison de David, le lys est d’une grande richesse symbolique.
C’est ce symbole qui orne les Armes de France. Celles-ci étaient jadis intégralement couvertes de fleurs de lys, mais il plut, à une époque, qu’on ne conservât que trois fleurs de lys. Symboles de la Trinité, elles sont aussi symbole des trois plus grands ennemis du démon : La Très Sainte Vierge Marie, son Divin Fils, notre Seigneur Jésus Christ et Saint Michel, archange des milices célestes.
On tire de l’olivier, arbre de la sagesse, l’huile sainte. Or le Christ est l’Oint. Il est donc naturel que l’olivier soit un attribut du Christ.
C’est d’olivier aussi qu’est fait le rameau rapporté par la colombe à Noé. Récompense de Dieu et signe d’espoir, ainsi peut être vu Notre Seigneur Jésus Christ.
C’est aussi pour cela qu’on appelle la Très Sainte Vierge Marie, portant l’Enfant Jésus sur ses genoux, Trône de la Sagesse.
Symbole du pouvoir royal et divin des rois, de la transcendance comme de l’Incarnation, il naît avec David. Les rois de France le mettent particulièrement en valeur, comme le montre le propre de France de la messe de Requiem :
Si ambulem in medio umbrae mortis,
non timebo mala :
quoniam tu mecum es, Domine.
Virga tua et baculus tuus
ipsa me consolata sunt.
Car si je marche au milieu des ravins des ombres de la mort,
Moi, je ne crains aucun mal, car vous êtes à mes côtés à tout instant, Seigneur,
Votre houlette et votre bâton sont mon unique consolation.
Graduel de la Messe de Requiem au propre de France
Magnifique hommage à la force qui vient de Dieu, au moment des batailles, aux bords des précipices de la mort.
Mort physique bien sûr, mais aussi risque de mort de l’âme. Risque infini pour les anciens de la disparition de l’identité de la France sous les attaques d’une armée étrangère. Péril qui était insulte à l’Incarnation. Insulte au Règne de Notre Seigneur, quand le Royaume, Fille Ainée de l’Eglise, défendait la Vérité et la Voix du Christ en Europe.
On peut voir une claire illustration du bâton de commandeur des armées, instrument sacré et militaire que tenait le Roi lors des batailles, sur la statue équestre de Louis XIV devant le château de Versailles.
Le violet est un symbole de l’attente.
Les anciens savaient que la lumière se décomposait en couleurs, spécialement à l’aube et au crépuscule. Le violet est la première couleur de l’aube.
Avant la pleine lumière que représente la résurrection, le chrétien est invité à attendre la venue de son Seigneur, et d’espérer en la résurrection. C’est dans cette perspective que l’Avent comme le Carême empruntent la couleur liturgique violette.
Il n’est pas surprenant que le violet ait aussi été la couleur du deuil des Rois et des Reines de France dès le XIe siècle.
Les symboles de notre Foi sont sources d’une profonde espérance et d’une profonde confiance. Ils véhiculent cet amour de la Vie qui doit animer tout chrétien. Ils nous font aimer la Foi, l’Espérance et la Charité. Puissent ces symboles retrouver leur place et leur force, et puisse le lecteur les faire découvrir aux âmes endormies de l’Occident.
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