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Des grandes heures de la France éternelle, le créateur du Puy du Fou s’est fait le conteur. Conteur ou peintre, selon l’expression que vous préfererez. Il s’est attaché à peindre de manière minutieuse et vivante la fresque de l’Ancienne France, et ce à travers deux portraits saissants de réalisme. L’an dernier, Philippe de Villiers prenait la plume pour faire revivre l’épopée du général vendéen Charette, en usant de la première personne du singulier. Après ce grand succès de librairie salué par tous, le vicomte a couché sur le papier la vie du roi chevalier : le Roman de Saint Louis.
Quels liens tisser entre ces deux biographies publiées à un an d’intervalle ? Cela est fort simple, chers lecteurs. En offrant sa vie pour Dieu et le Roi, tandis que le pays légal devenu fou s’insurgeait contre la nature et la tradition, François-Athanase Charette de la Contrie était à l’ultime page de l’Ancienne France. Deux mois avant que ne se soulève la Vendée militaire, la République assassinait Louis XVI : ainsi montait au ciel un fils de Saint Louis.
En nous évoquant le souvenir de Saint Louis, Philippe de Villiers nous fait ici revenir à la source de l’Ancienne France : la naissance d’un roi gardien de la Justice et unissant le royaume contre le parti étranger et les barons fieffés.
Et quel Saint Louis ! Non pas un roi mythique, figé dans le verre de nos vitraux et le marbre des gisants, mais un roi de chair, un roi de cœur. Loin des œuvres hagiographiques, qu’il qualifie de « travail de moine copiste », l’ancien président du Conseil général de Vendée a arpenté les archives d’Europe et d’outre-Mediterranée afin de « déposer le vitrail ». Ayant compulsé plusieurs centaines d’ouvrages, Philippe de Villiers a tiré les fils entremêlés de l’Histoire et de la Mémoire pour retrouver Louis IX tel qu’il fut : un être sensible, pieux, menacé, en proie aux doutes et aux faiblesses de tout homme mais triomphant par sa foi, avant que la mort ne le rettrappe sous les murs de Carthage… Démonter le mythe pour mieux faire briller l’auréole d’un saint que Dieu plaça à la tête de notre nation : tel est le pari de Philippe de Villiers.
L’émerveillement d’un jeune roi bercé par son psautier et les rêves de Terre Sainte, l’angoisse d’une mère castillane voulant protéger le pouvoir de son fils souverain, les jalousies des féodaux désireux de déchirer le royaume, l’hérésie mortifère des « parfaits » cathares, les prétentions des anglais, les menaces sarrasines sur le Saint-Sépulcre et les incursions tartares jusqu’en Bohème : rien n’est omis par Philippe de Villiers dans cet ouvrage qui, en dépit de son titre, n’est point un roman.
Ces pages écrites par M. de Villiers sont davantage que le cadeau de Noël idéal à destination du petit milieu catholique et royaliste. C’est bien plus que cela : une œuvre métapolitique. Après les affres de la vie politique – au sens partisan du terme – Philippe de Villiers a bien compris que le combat politique n’était rien sans la guerre culturelle, et que défendre la France passait par une redécouverte de nos racines et des grands hommes qui firent notre Patrie. De telles lectures sont d’autant plus nécessaires par les temps sombres que traverse notre France, assaillie de l’extérieur et pourrissant à l’intérieur après deux siècle de décrépitude morale, intellectuelle et politique. « Quand la maison s’écroule, on cherche à tâton, dans l’obscurité, le mur porteur ». Ces paroles du politique devenu conteur résonnent dans nos oreilles et dans nos cœurs. Devant une assemblée (conquise) de lecteurs venus l’écouter lors d’une conférence à Paris, il explique avoir écrit ce livre pour les jeunes générations de Français qui voient chaque jour la France s’âbimer et s’enfoncer un peu plus.
Comme le disait Tolkien, « les racines profondes ne gêlent jamais ». En nous tournant vers les gloires passées, nous nous dressons vers l’avenir pour reconstruire une nation fière d’elle-même et consciente de ses devoirs. A notre époque brisée par l’individualisme, l’assistanat et l’absence de repères, Villiers nous oppose le tableau du royaume de Louis : une Justice guidée par le bon sens du souverain ; une société anoblie par le sens de charité et le chapelet de maladreries et autres hospices venant en aide aux plus indigents des fils de France ; un horizon élevé par une flotte de cathédrales ; un savoir enrichi par le foisonnement intellectuel des universités, l’expansion de la langue française et la naissance de la première bibliothèque royale.
Surtout, le Saint Louis de chair ainsi narré par Villiers nous saisit par sa conception de l’autorité. D’aucuns jugent bon de gouverner une nation par la potestas et l’édiction de lois ; le Roi Louis gouverna la France par l’auctoritas : l’exemple, l’humilité, la charité et le bon sens. Aujourd’hui, nos gouvernants se targuent d’une moralité exemplaire alors qu’ils sont minés par la corruption et les petites combines. Louis IX, lui, déposa pieds nus la Sainte Couronne d’épines à Paris. Entre le gouvernement socialiste et le roi chevalier, lequel auriez-vous préféré suivre au péril de votre vie ?
A l’inculture d’une classe politique composée au mieux de tehcniciens, au pire de vautours, Villiers oppose là encore la sapience d’un roi élevé dans la conscience de sa mission, suivant l’adage « un roi illettré est un âne couronné ». Evidemment, le député européen nous a précisé que toute ressemblance avec des personnages actuels ne serait que fortuite…
La lecture du Roman de Saint Louis, publié aux Editions Albin Michel, apporte une lumière singulière non seulement sur le passé de la France, mais aussi sur son présent et son avenir.
Héritiers de la tradition française par nos pères ; baptisés catholiques par nos prêtres et ainsi devenus « prêtre, prophète et roi », nous disposons d’un trésor d’exemplarité pour s’élancer à la reconquête.
Et ce trésor est celui de Saint Louis, le roi chevalier.
Nota Bene : Cette conférence fut également l’occasion pour Philippe de Villiers de chuchoter à l’oreille des jeunes gens présents dans la salle un conseil de bon aloi à propos de la cour qu’ils adressent aux jeunes filles. Pour annoncer son amour à Marguerite de Provence, Saint Louis la compara à un brin de lavande dans un concert de cigales… Avis à nos lecteurs : soyez à la hauteur lorsque vous côtoyez le beau sexe.
Corsaire
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