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R&N : Majid Oukacha, vous avez récemment écrit un ouvrage critique intitulé Il était une foi, l’islam. Pouvez-vous expliquer brièvement votre parcours religieux et les raisons qui vous ont poussé à écrire ce livre ?
Majid Oukacha : Je m’appelle Majid Oukacha, j’ai 29 ans, et je suis un patriote Français (né en France) qui, lorsqu’il a cessé d’avoir foi en l’islam vers l’âge de 18/19 ans, a compris que l’islamisation, en tant que phénomène démographique, pourrait amener l’islamisme à définir la force culturelle dominante en France, un jour où l’autre au cours du XXIe siècle. J’ai eu l’idée d’écrire ce livre Il était une foi, l’islam... alors que j’étais à l’université. Cet essai, qu’il m’a fallu huit longues années à concevoir et à perfectionner, est à ma connaissance la première étude critique et systémique des textes sacrés islamiques qui n’est ni manichéenne ni moraliste. Je ne demande qu’à ce que l’on me présente un autre auteur qui ait été capable de faire une étude critique globale des principaux aspects juridiques et dogmatiques de l’islam sans jamais se servir de jugements de valeurs ni de considérations moralistes, tant dans son argumentaire que dans les conclusions qu’il en serait venu à déduire de ce même argumentaire.
Cette méthode rend plus difficile la tâche des musulmans qui savent toujours changer de sujet lorsqu’ils font face à un esprit islamocritique abordant des problématiques qui les embarrassent vraiment. Mon livre est un guide argumentaire qui a vocation à critiquer les actions, idéaux et projets du seul maître à penser habilité à pouvoir définir ce qu’est l’islam (et surtout ce qu’il n’est pas), à savoir l’auteur du Coran (il peut s’agir du Dieu Allah, du prophète Muhammad...). J’ai passé de nombreuses années à débattre presque quotidiennement avec différents profils de musulmans qui se souciaient de défendre l’islam lors d’une discussion ou d’un débat : imams ou suivistes incapables d’avoir le moindre avis personnel sur le Coran, musulmans par éducation ou convertis dès l’adolescence ou l’âge adulte, hommes ou femmes, Français ou étrangers… À partir de cette expérience, j’ai créé un guide ayant pour but de démontrer la dangerosité et surtout la caducité de l’islam originel, celui voulu par son (ou ses) concepteur(s). J’ai eu l’envie de créer une œuvre accessible à tous et capable de révolutionner le champ d’action de la critique de l’islam, notamment grâce à quelques thèses plutôt avant-gardistes développées dans le dernier chapitre de ce livre et qui, par expérience personnelle, ne laissent à votre antagoniste en débat que le choix d’arguments qui n’en sont pas : le silence, le mensonge, la violence ou la fuite.
R&N : Quelle place la violence tient-elle dans les textes sacrés de l’Islam ? Pouvez-vous nous citer des extraits significatifs et explicites ? Qui est visé, dans ces textes ?
Majid Oukacha : J’entrevois fortement la possibilité (et ceci est un doux euphémisme) que le prophète Muhammad aurait pu n’être qu’un gourou sectariste dont la culture scientifique et dialectique tellement lacunaire ne pouvait fédérer et convaincre qu’au moyen des deux seuls arguments capables de faire marcher au pas des gens naïfs, psychologiquement faibles ou endoctrinés : la peur et l’ignorance. Le Coran accorde presque trois fois plus de place à des récits portant sur les incroyants et la destination de l’Enfer éternel qui attend ceux-ci dans l’au-delà qu’il n’en accorde pour parler des croyants et du Paradis éternel attendant ces derniers dans l’au-delà. Le Coran sacralise le meilleur moyen pour un système totalitaire de régner : l’inimitié, la haine, la guerre vis-à-vis de la différence par peur de la souffrance et de la mort (de sa personne, de ses repères psychologiques et moraux, de son groupe social, ...).
Je vais vous citer deux des pires versets coraniques qui soient à mes yeux ; le genre de récits d’une violence inique qui tend à prouver qu’avec l’islam, les moyens justifient la fin :
Le Coran est un code juridique fait de commandements (obligations) et d’interdits. Nulle part son auteur (présenté comme le Dieu Allah) ne précise aux hommes, à qui il s’adresse, que les sentences judiciaires à administrer aux criminels doivent être appliquées par un juge impartial d’un tribunal publique se basant sur la qualité d’investigation d’une enquête indépendante et transparente. Avec un tel genre de loi imprécise et suffisante, tant sur la forme que sur le fond, je peux me faire justice lui-même et couper la main de l’enfant de douze ans ayant volé une pomme. Le simplisme technique des récits du Coran rend ses lois violentes encore plus dangereuses. Les textes du Coran se veulent universels, sans frontière géographique ni temporelle, au point de concerner le monde entier, même (surtout) ceux qui les rejettent ou les ignorent. Et parce qu’ils bénéficient de l’aura légendaire voulant que 100 % des récits qu’il contiennent seraient l’œuvre incréée de Dieu, aucune volonté démocratique ne pourra jamais avoir la légitimité de les contredire aux yeux de ceux qui estiment et craignent l’Enfer tortionnaire qui y est décrit de façon claire et univoque. Un Enfer qui tourmentera éternellement tous ceux qui ne croient pas qu’il n’y a de Dieu que le Dieu Allah et que Muhammad est son prophète. Un Enfer de tortures physiques imprescriptibles qui concernera donc l’écrasante majorité des habitants actuels de notre planète.
R&N : Une opinion communément admise revient à relativiser cette violence des textes islamiques, et à faire reposer les fondements de cette violence sur une question d’interprétation. Les textes sont-ils clairs sur la violence à exercer sur autrui (femmes, non croyants, etc.), ou la violence résulte-t-elle de mauvaises interprétations ?
Majid Oukacha : Comme par hasard, lorsque le Coran ordonne de ne pas manger de porc ou de ne croire qu’à Allah, dieu unique, il ne vient jamais à l’idée aux musulmans droit-de-l’Hommistes (ou occidentalisés) de penser que cette compréhension littérale du contenu du Coran pourrait n’être qu’une interprétation. Évidemment, puisque ces deux propriétés (la privation arbitraire de la consommation d’un animal en particulier ou la croyance en un nombre arbitraire de dieux) ne contredisent en rien la morale droit-de-l’Hommiste ou le fond des idéaux intellectuels de notre Monde Occidental moderne. Mais quand le Coran précise que le mari doit battre l’épouse dont il aurait à craindre la désobéissance (sourate 4, verset 34), alors là, tout à coup, pour ces gens-là, nous sommes face à un récit coranique ayant vocation à être sujet à interprétation. Mon livre se veut être un guide argumentaire qui démonte et ridiculise de façon méthodique tous les principaux procédés rhétoriciens ayant pour but de faire passer l’islam du Coran pour ce qu’il n’est pas. « Contexte », « interprétation », « métaphore » sont des formules magiques créées pour faire taire les esprits islamophobes ou islamocritiques et endormir la vigilance des non-musulmans qui n’ont pas encore compris la situation périlleuse que nous vivons actuellement en France.
R&N : Dans le monde musulman d’aujourd’hui, les terroristes revendiqués (Al Qaïda, Etat islamique) ont-ils le monopole de la violence ?
Majid Oukacha : Le terrorisme est comme le crime : une question de point de vue. Ma liberté d’apostasier l’islam depuis la France est une crime ailleurs. La liberté de la lesbienne à aimer physiquement sa compagne lesbienne dans un pays comme la France est, depuis dans d’autres pays du monde, une maladie mentale qui se soigne par un séjour en prison ou des coups de fouet. L’Arabie Saoudite, tant appréciée par nos gouvernants ayant une vision sélective de « la défense de nos valeurs à travers le monde », qu’ils vantent allègrement, est juste un Daesh (État Islamique) à échelle industrielle. Je fais ici de simples constats cliniques : les pays musulmans sont parmi les derniers de la au monde en ce qui concerne le respect/la défense des libertés individuelles des femmes ou des penseurs insoumis à la religion d’État officielle et majoritaire. Je considère même la plupart des femmes musulmanes de pays musulmans devant être tuteurées à vie par un mâle, passant de l’ascendance génétique de leur père à l’ascendance maritale de leur époux, comme des esclaves. La violence de l’institution judiciaire saoudienne ou afghane vaut parfois amplement celle du terrorisme officieux et privé des jihadistes agissant, seuls ou à plusieurs, en France ou ailleurs.
R&N : Que pensez-vous des déclarations de nombreux officiels français, qui ont tendance à distinguer le “véritable Islam”, supposément tolérant et compatible avec la société occidentale, et le “faux Islam”, celui des terroristes et des salafistes ?
Majid Oukacha : Au début de mon livre, j’explique de façon faussement subtile que le paradigme « véritable islam » peut être un leurre dialectique. L’islam est conceptuel, comme toute idéologie. De quel « véritable islam » s’agit-il ? L’islam du Coran n’est pas plus véritable que l’islam de Mahmoud Benchoukrout, pompiste à La Membrolle-sur-Choisille. L’islam originel doit normalement être celui défini et défendu par l’auteur du Coran, le Dieu Allah pour les musulmans, ou, entre vous et moi, une entreprise individuelle ou collective on ne peut plus humaine. L’islam d’un musulman pacifiste, égalitariste et partisan de la liberté de croyance s’oppose à cet islam coranique. Je me fie au Coran afin de savoir ce qu’est l’islam et surtout ce qu’il n’est pas. Libre à tout intervenant profane de confession musulmane, peu importe qui il est (Avicenne, Mustaphix le Sarrazin...), de me convaincre qu’il aurait la légitimité de définir l’islam mieux que le Dieu du Coran lui-même.
R&N : Concrètement, comment résumer les menaces que fait peser ce que vous appelez "l’Islam originel" sur la civilisation européenne et helléno-chrétienne ?
Majid Oukacha : L’islam est un code juridique qui a vocation à criminaliser la vie privée de gens en fonction de leur sexe ou d’une conviction religieuse perpétuellement et définitivement coupable. Les goûts, valeurs et mœurs inspirant l’ordre culturel et moral de notre civilisation sont basés sur tout un ensemble d’idéaux politiques sans lesquels notre identité nationale ne se reflèterait dans aucun roman national. Que les hommes et les femmes naissent et demeurent libres et égaux en droits est un de ces idéaux essentiels. Que les Français puissent croire ou se reconnaître en n’importe laquelle des opinions philosophiques qui leur plaît fait aussi partie de ces idéaux. L’islamisation civilisationnelle de la nation française est un facteur capable d’amener l’islamisme au pouvoir, chez nous, en France.
Que les Français qui lisent cette interview se posent la question suivante : l’islamisation croissante du peuple Français vous semble-t-elle rendre notre nation de plus en plus soudée, pacifique et optimiste ? Osez vous poser la question ! N’ayez pas peur de vous faire traiter de fasciste par celui qui vous en voudrait d’oser formuler comme réponse à cette question ce qui ne coïnciderait en rien avec l’optimisme du “vivre ensemble” dont rêvent la gauche ! Écoutez votre intuition, sans vous soucier du qu’en-dira-t-on ! Mon étude Il était une foi, l’islam... a pour objectif de mettre des arguments rationnels et logiques sur votre intuition personnelle, quelle qu’elle soit, vis-à-vis de cet islam qui prend de plus en plus d’importance, sociologiquement, culturellement et politiquement, en France. J’y appelle un chat un chat et j’y explique ce que tous les Français méritent de savoir sur cette cause politique islamique qui finit toujours par produire les mêmes effets, en tout temps et en tous lieux, dès l’instant où elle finit par devenir la force culturelle dominante dans une société ou un pays.
Le bon sens d’oser regarder la réalité en face et de ne rien s’interdire de croire est une attitude et un état d’esprit qui ne peut selon moi mener qu’à une seule intuition : celle voulant que l’islam va profondément changer la France dans laquelle je suis né (à la fin du XXe siècle) et ai grandi. Reste à savoir dans quel camp vous finirez par vous situer (si ce n’est pas déjà fait) : celui de ceux qui souhaitent que la France s’islamise d’avantage (voire le plus possible) ou celui de ceux qui, comme moi, ne le souhaitent pas.
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