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La politique n’est généralement pas une affaire de cœur. Nous ne votons pas pour un candidat parce que nous l’aimons. Nous le choisissons parce que nous voulons qu’une certaine Politique soit menée. Dans une élection, c’est l’esprit qui doit prévaloir. Notre cœur, notre cœur de Français, est quant à lui le fondement de nos valeurs, parce que nous croyons en la France et en sa civilisation.
L’entre-deux tours de ces élections présidentielles est marqué par le tiraillement de Nicolas Sarkozy entre les centristes, européens et libéraux modérés et le nationaux soucieux de défendre le système social français et la souveraineté de notre pays ; avec au milieu de cet espace des gaullistes, des conservateurs, des démocrates chrétiens , des identitaires , des libéraux , des nationalistes ou que sais-je encore. Les droites, la droite ou l’extrême droite, les mondialistes ou les patriotes, les « traîtres » ou les « fidèles », que signifient ces dénominations ? Rien, en réalité. Ce qui est bien réel, c’est la division d’une famille politique sur des sujets futiles et des débats stériles. A la fin des années 1970, et dans les années 1980 puis 1990, nous avons vu des anciens d’Occident passer par le Parti Républicain, une des composantes de l’UDF, puis rejoindre l’UMP. Dans cette dernière formation se sont croisés Gérard Longuet et Jean-Yves le Gallou ancien cadre du Front national puis parti au MNR de Bruno Mégret, et qui avait auparavant travaillé avec Patrick Devedjian. A l’UDF, se côtoyaient le Parti Républicain avec Philippe de Villiers, au cœur fleur-de-lysé, et le CDS avec François Bayrou candidat aujourd’hui du Modem.. Chez les libéraux, marchaient ensemble Alain Madelin et Charles Millon. Dans le RPF, Charles Pasqua et Philippe de Villiers s’attaquaient à Maastricht, tout comme François Fillon et Philippe Séguin. Alain Juppé et Christian Vanneste ont tous les deux leur cartes à l’UMP, comme Gérard Longuet d’ailleurs.
Que s’est-il passé ? Pourquoi s’entre-tuent ils tous aujourd’hui ? La réponse est simple : une dispute familiale. Comme dans toutes les disputes familiales, il y a un responsable, généralement un père qui meurt, comme en 1793 ou en 1969. Ou bien, une intrusion étrangère qui sème la discorde. Après Léon XIII, le responsable de la dispute d’appelle Jacques Chirac. Il s’est présenté sous l’étiquette du gaullisme avant de défendre le traité de Maastricht tout en tenant un virage contre l’immigration dans les années 1980 et proposant l’auto-flagellation du pays lors de ses mandats. Mais il n’avait et n’a aucune conviction profonde, aucune valeur de droite. Jeune, il distribuait le journal l’Humanité : combien d’hommes politiques de droite ont fait cela dans leur jeunesse ? Aucun. Non, la plupart d’entre eux ont été sur les barricades, à Alger ou en mai 1968 contre les gauchistes. Beaucoup d’entre eux ne parlent pas de la France en pensant à la République, mais d’abord à notre France charnelle et à notre civilisation. Jacques Chirac a trahi les siens, a semé la discorde et a créé des divisions. Il n’a pas souhaité engager davantage d’alliances avec le FN alors qu’au niveau local, la plupart des siens le faisaient. Il est l’assassin du gaullisme, le menteur par excellence, l’opportuniste le plus exalté. Comme Nicolas Sarkozy ? Pas forcément. Comme l’a rappelé Valéry Giscard d’Estaing, qui avait par ailleurs cédé aux pressions gauchistes par peur de voir arriver François Mitterrand, le Président et candidat n’a aucune expérience, ni même peut-être de culture politique. Patrick Buisson est là pour lui rappeler qu’à droite, nous avons adulé Maurras, Barrès et pleurer Louis XVI. Mais il y a aussi sur sa gauche des banquiers, des faux intellectuels et des lobbies, qui eux n’ont rien de français le plus souvent –sauf rares exceptions, et qui faussent les jugements du Président ou conduisent l’UMP à des divisions et sur des fausses routes. Au FN aussi il y a eu des divisions mais elles ont été causées par la rupture du compromis de 1972 qui ralliait monarchistes et républicains, socio-étatistes et libéraux, païens et lefebvristes, anciens « collabos » et anciens résistants : mais tous patriotes ardents et anti-communistes.
Jacques Chirac (son procès n’est pas terminé) était communiste dans sa jeunesse : il y a des choses qui laissent des traces. Ainsi, Jacques Chirac a trahi toute la droite française et trompé ceux qui l’entouraient comme Marie-France Garaud. Jacques Chirac a trahi Henri de Lesquen en faisant imploser le Club de l’Horloge et se ralliant à des petites politiques qui ont mis en péril la France, puis a défendu sans vergogne le traité de Maastricht.
La gauche aime cela. Il adore cela, elle n’adore pas Dieu, elle. Elle jouit de cela. Elle l’a déjà montré en faisant siéger orléanistes et légitimistes qui n’ont pas pu restaurer la Monarchie à cause d’un désaccord sur… le drapeau : blanc ou tricolore ? Les imbéciles ! le drapeau de la Monarchie était bleu. En 1981, la gauche jouit en voyant Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac face à face. Jean-Marie Le Pen avait appelé à voter Valéry Giscard d’Estaing en 1974, Chirac lui, n’a pas compris les leçons de l’Histoire et la famille de droite : il tue Giscard d’Estaing et laisse Mitterrand accéder au pouvoir. En 1986, au lieu de retourner la situation de division à l’Assemblée entre le RPR et le FN : il supprime la proportionnelle, quand bien même il avait déjà la majorité. Une alliance à droite aurait fait remonter l’aile gauche du PS et les communistes ce qui, avec le scrutin proportionnel, aurait affaibli le PS. Raté ! Une fois de plus, Chirac n’a rien compris.
Aujourd’hui, la gauche essaye de nous tendre le même piège aussi préparé par Chirac : les intransigeants face au capitulateurs, les fidèles face aux soumis, les romantiques face aux « pragmatiques ». Comment éviter cela ? Très simplement, et se regardant en face et en supprimant les éléments perturbateurs.
D’un côté, il y a des adorateurs du mondialisme, des mous invertébrés et des idéologues venus de la gauche, en tant qu’homme politique ou « intellectuels » : Eric Besson, « NKM », « BHL » et tant d’autres ; c’est-à-dire, à peu près tous ceux qui n’ont jamais embrassé dans leur jeunesse les grandes et belles valeurs de la France éternelle et de la civilisation européenne. De l’autre côté, il y a les « faux » de la droite dite révolutionnaire, venus aussi de la gauche avec des idées profondément mauvaises et des méthodes erronées. Malgré son esprit souvent pertinent, Alain Soral en est. Ses méthodes d’analyse marxistes et son esprit révolutionnaire complotiste sont autant d’idéologies, et les idéologies n’ont rien à faire à droite, et ce, je le répète, malgré la pertinence de certaines idées sur notre société. Voici donc quelques exemples « de faux »et ce, sans faire de sectarisme mais dans une famille, il y a des valeurs.
Beaucoup me dirons que Nicolas Sarkozy a trahi ces valeurs et a continué la politique de Chirac. C’est juste. Mais à la différence de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy n’a aucune formation politique, il a changé d’avis souvent aussi mais s’est surtout pris pour un américain, tendance démocrate républicain, chose assez confuse je le concède. Mais en cinq années à l’Elysée, Nicolas Sarkozy s’est confronté à toutes les tendances de la droite, et son inexpérience et son inculture politique l’ont poussé à faire des choix funestes. J’ose ainsi dire cela à propos de la politique de Nicolas Sarkozy, et peut-être certains me trouveront naïfs : il ne savait pas ou n’a pas voulu savoir pour éviter les tensions internes. Hélas, c’est aujourd’hui que cela lui explose à la figure.
La question est désormais de savoir comment allier François Bayrou et Marine Le Pen. Oh tiens ! Nous l’avions oublié Marine ! Elle n’est pas véritablement l’héritière de son père et comme Nicolas Sarkozy « elle ne sait pas » ou peut être s’est-elle, elle aussi, laissée influencer par des individus qui n’ont pas de vraies valeurs … .
Le rassemblent donc, est-il possible ? Oui ! En prenant d’abord en compte les conditions énoncées précédemment sur l’élagage politique.
Puis, nous devons définir simplement les bases communes et détruire les idéologies qui parasitent l’espace politique de la droite.
Ainsi, le centre et François Bayrou doivent comprendre que les Patriotes ne sont pas leurs ennemis mais au contraire leur alliés les plus fidèles, et de même pour le FN à l’égard du Centre. L’Europe idéalisée est une idée profondément gauchiste. Les Hervé Morin et Christine Boutin, semblent souvent engagés dans la construction européenne par soucis de pragmatisme et de pratique. Leur raisonnement est bon, mais ils doivent savoir que le projet mondialiste défendu par la gauche et devant lequel une bonne partie de l’UMP a capitulé, n’est pas conforme à leurs valeurs, à leur Foi et à leur bon sens. Ils seront pris au piège par les gauchistes à Bruxelles et seront rapidement poignardés dans les couloirs des instances froides de l’UE. Leur projet est avant tout un projet de civilisation de rêve de "renaissance carolingienne" (si si) ou de persistance contre-révolutionnaire. Mais ils oublient encore que leurs ennemis véritables sont toujours prêts à les déborder sur la gauche.
De même, le FN est mû par un patriotisme romantique sans limite et à juste titre. Mais ils oublient à leur tour, que la gauche se moque de la France et que les grands argentiers et les ambitieux cosmopolites se moquent de leur sentiment national, ces gens là ne ressentent sûrement qu’une seule chose : l’envie, l’envie du pouvoir, de l’argent voire la volonté de faire triompher une idéologie contre laquelle la droite s’était pourtant déjà opposée. La dialectique entre les européistes et les patriotes se trouve ainsi dans la rencontre de ses deux tendances qui, ensemble, peuvent amener à construire une Europe équilibrée qui protège, en défendant les frontières, la civilisation et les identités des peuples. Pour cela, le centre doit accepter d’imposer à l’UE l’exigence de la référence chrétienne. Le protectionnisme européen doit aussi être réel et efficace si la droite française veut vaincre sur de vraies valeurs. Et surtout, il doit se plier à l’opinion des Français.
Théoriquement, les centristes n’ont aucune raison de vouloir accepter une immigration massive, si ce n’est pour récupérer des voix de la gauche. Leur erreur d’ailleurs est d’avoir fait croire que certaines idées de la gauche –non pas économiques mais bien politiques, étaient bonnes et d’avoir formé des jeunes et des électeurs à cela. Le soi-disant besoin politique et culturel de l’immigration est une idéologie anti-nationale venue de la gauche, le besoin économique n’est quant à lui plus d’actualité et n’est plus pertinent. Le multiculturalisme est une invention grotesque et une utopie funeste. La droite doit défendre un projet de civilisation.
De même, le tournant étatiste du Front national doit être modéré soit par un véritable corporatisme (type « Troisième voie ») soit par une pensée sociale inspirée de Léon Bloy ou du catholicisme social. Sur cette question économique enfin l’ensemble de la droite doit se mettre d’accord sur un point : « l’Etat ne peut pas tout, et ne doit pas tout faire ». Cela ne signifie pas qu’il faille engager le pays sur la voie d’une libéralisation totale, mais le programme et les idées du FN des années 1980 et 1990, se rapproche d’un compromis assez pertinent.
La Liberté scolaire est aussi un thème que la droite peut partager dans sa totalité, en fondant un secteur privé véritablement libre et en mettant en place un système proche de celui du chèque scolaire .
La Liberté d’expression avait été défendue par Jacques Toubon contre la loi Gayssot qu’il qualifiait de « stalinienne » et aujourd’hui il l’applaudit au parlement européen. La prostitution a gagné du terrain à droite, remercions Monsieur Chirac d’avoir ouvert les vannes et d’autres, d’avoir laissé passer.
La morale et les valeurs sont aussi partagées par la droite tout entière, mais abandonné par la moitié d’entre eux, par peur des lobbies et des médias « bobos ». Le mariage homosexuel (le Pacs avait pourtant bien rassemblé), la pornographie et la défense de la Famille doivent pouvoir unir à nouveau. La question de l’avortement est sensible, et le tabou doit être brisé, remercions pour cela Marine Le Pen, qui sera vite rejointe par la Droite populaire. Certains déremboursements, la prévention contre l’avortement, et l’accueil de la vie doivent faire l’unanimité à droite, de Bayrou à Le Pen. Que les démocrates chrétiens se souviennent de la deuxième partie de leur nom.
Enfin, la politique fiscale est aussi un point de rencontre malgré les erreurs de Nicolas Sarkozy, et un rassemblent des droites doit pouvoir trouver un compromis fort sur l’allègement fiscal pour les PME, artisans, commerçants et professions libérales : quitte à être poujadiste !
Mais attention, ne soyons pas trop poujadistes, ni gaullistes, ni pétainistes, ni mondialistes, ni nationalistes, ni libéraux ni sociaux , ni orléanistes, ni bonapartistes, ni légitimistes, ni quoi que ce soit. Soyons Fidèles à l’honneur de la France. Soyons unis contre l’anti-France. A ceux « qui savent » et qui portent les valeurs de notre Patrie, de parler désormais et de définir nos fondements communs.
Soyons unis, il pourrait à terme en coûter à la république du parti socialiste, des socialo-communistes, des financiers, des lobbies, des petits partis internes, des pantouflards bedonnants et des nostalgiques de Robespierre.
Nous devons balayer les idéologies et les projets utopistes, nous devons être de vrais réalistes, des patriotes, des serviteurs de la France et du peuple français, et les protecteurs de notre civilisation.
Chaque pas dans cette Politique menée par une vraie droite réunie doit s’orienter vers un seul but : l’Espoir et le Salut de la France.
Que Dieu sauve la France
Louis Jaeger
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