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On a retrouvé Charles-Maurice !

25 novembre 2011 Jean Herbottin

Les équipes de l’inquisition du R&N sont parvenues à être mises en contact avec Charles-Maurice, auteur d’un article sur le site Liberté politique, après de nombreuses pérégrinations suite à sa publication et aux remous qu’il a suscités. Nous lui avons posé face à face, une semaine après le début de cette histoire, de nombreuses questions sur ses motivations. Nous lui avons en outre offert de se défendre des commentaires nombreux ayant suivi son billet. Vous connaissez la position de la rédaction sur ce qui s’est passé, notamment par les articles de Carl-Moy Ruifey et de votre serviteur. Nous avons en outre décidé, en accord avec Charles-Maurice, de publier la version originale de son article qui a été modifiée par le site Liberté politique sur certains aspects.

Propos recueillis par Paysan breton.

Charles-Maurice : Je suis prêt à subir l’inquisition, je ne me reproche rien.

Paysan breton : Mais enfin, Charles-Maurice, ne pensez-vous pas qu’un tel nom puisse rappeler les HLPSDNH [1] ?

Charles-Maurice : Les ci-devant ayant commenté cet aimable nom n’ont pas relevé qu’il aurait tout aussi bien pu s’agir de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent. Il est vrai que je ne retourne pas ma veste avec autant de talent, art dans lequel nombre de paliens excellent.

Paysan breton : Revenons sur le contenu. Aviez-vous anticipé cette levée de boucliers ?

Charles-Maurice : Je répondrai par oui et non. Oui, car Sciences Po est complètement incapable de débattre et d’accepter d’autres idées que celles contenues dans corpus idéologique de l’école. Non, en raison des réponses, car il n’y a aucun contre-argument : personne ne dit « si, on peut parler de l’Eglise », ou « Sciences Po ne s’interdit aucun débat ». Personne n’a essayé de réfuter ma thèse secondaire, à savoir que la liberté d’expression est absente de Sciences Po. En fait, ils le confirment par leur réaction. D’après les commentaires que j’ai pu lire, j’observe que certains se déclarent soudainement catholiques, tout en soutenant des choses que condamnent le Pape et l’Eglise. Ce comportement fait que ces gens-là ressemblent plus à la fraternité Saint Pie X que moi : par leur rejet du magistère moral de l’Eglise, ils se mettraient hors de la communion avec Rome, hors de l’Eglise : point de Salut !

Paysan breton : Mais vous concernant, êtes-vous proche de la fraternité Saint Pie X ?

Charles-Maurice : Avec ma plus grande honnêteté, et ma plus grande franchise, je ne me reconnais pas dans le comportement schismatique, ni même dans le caractère politique des revendications de la fraternité Saint Pie X. En revanche, je leur reconnais le courage d’avoir défendu la Tradition catholique, à laquelle je suis moi-même très attaché. Mais il est vrai que par mon attachement à la Sainte Messe et à la doctrine de l’Eglise, les esprits futiles pourraient m’associer à ce courant catholique.

Paysan breton : L’on a beaucoup parlé dans ces commentaires de votre prétendue appartenance politique à l’extrême droite. Le réfutez-vous ?

Charles-Maurice : Je ne sais pas ce que cela veut dire. Si c’est partager les convictions de Marine le Pen, ou même d’Alain Soral, je ne le suis pas. Je suis profondément enraciné dans une droite traditionnelle, qui aujourd’hui tenterait de trouver un équilibre entre le mouvement dit libéral-conservateur et le courant catholique social. Mon attachement à la famille, à l’entreprise, à l’école libre justifient mon opposition à la toute-puissance et à l’omniprésence de l’Etat.

Paysan breton : Une question qui brûle les lèvres de nombre de vos détracteurs porte sur vos motivations. Pourquoi avez-vous publié ce pamphlet ?

Charles-Maurice : Eh bien, tout d’abord, on me l’a demandé. Un membre du site Liberté Politique m’a demandé mon avis sur le fait d’être catholique à Sciences Po. Je précise que le titre original de mon article était « être catholique à Sciences Po », et non pas « Ces catholiques qui survivent à Sciences Po ». Le site Liberté Politique a tout bonnement modifié le titre, tout comme certains passages de mon article (D’ailleurs, la version originale est disponible en exclusivité mondiale sur le site, ndlr). Je parle par exemple de la discussion avec la personne Amnistie internationale (la faute est volontaire, c’était là un jeu de mot. Je laisse au lecteur le soin de le comprendre), où je n’ai pas parlé d’opposition entre l’absolu de Dieu et la dignité humaine. J’ai juste dit qu’il fallait servir au nom de Dieu, et en premier lieu sa famille : la France. Il me semble plus opportun de défendre la personne dans le besoin au pied de notre porte que d’aller s’occuper les droits de personnes à l’autre bout du monde en fonction de leur appartenance politique, sexuelle ou autres. Pour moi, il faut aider son prochain parce qu’il est Homme, et par amour du Christ, loin de toute solidarité forcée et désincarnée, et non pas pour des raisons autres. Je refuserai de signer pour Amnesty pour deux raisons : La première est que Amnesty est le pendant de l’universalisme et de l’humanitarisme athée considère ainsi que l’on peut faire le Bien en se passant de Dieu, propos, semble-t-il, que je partage avec certains de vos contributeurs, d’après ce que j’ai pu en lire. Or, je trouve dangereux de considérer que le Bien puisse être compris sans l’absolu de Dieu, car il sera laissé à la libre appréciation de chacun, et sera de fait livré à des dérives en fonction de la vision et des humeurs de certains. La deuxième est qu’Amnesty défend les autres au nom d’une idéologie politique, et sont politiquement très marqués : ce n’est pas une œuvre universaliste, mais un faux universalisme, visant à remplacer l’universalisme de l’Eglise. Seule l’Eglise peut être universelle, et pour reprendre Leibniz, « Si Dieu n’existe pas, d’où vient le bien. Si Dieu existe, d’où vient le mal ? ». Le mal provient de l’absence de bien, donc de l’absence de Dieu. Ce sont les hommes qui, par leur oubli de Dieu, ont fait de la terre un enfer, tout comme le premier homme précipita la Création dans sa chute, par le péché originel.

Paysan breton : Quel est exactement votre but ?

Charles-Maurice : Avec toute ma sincérité, je précise qu’il n’y a aucune haine, ni aucune agressivité contre quiconque dans cet article. Je n’attaque que des idées et concepts que je considère comme étant dangereux. Toute accusation d’incitation à la haine est infondée. Le Christ m’a enseigné l’Amour, donc je ne saurais haïr personne. Il est par ailleurs amusant de voir que les commentaires attaquent ma personne, alors que je n’ai attaqué que des idées. Certains ont même dit que j’étais un mauvais chrétien, alors que nul ne saurait juger la Foi de son frère, chose qui n’appartient qu’à Dieu. Il est dit dans l’Evangile selon Matthieu : « Brûlera en enfer celui qui traitera son frère de mécréant ». Je me suis senti déçu, et même blessé par certaines attaques, mais cela ne fait que renforcer ma Foi et ma conviction. Il serait bon que beaucoup de catholique se réveillent, et prennent leur foi avec davantage d’ardeur : « Ainsi, parce que tu es tiède, ni froid, ni bouillant, je te vomirai de ma bouche » (Ap, 3, 16).

Paysan breton : Suite à la cabale qui a eu lieu contre vous dans les murs de Sciences Po, je précise qu’il est question de vous à presque chaque conversation, n’avez-vous pas peur de la marginalisation ?

Charles-Maurice : Par rapport à qui ?

Paysan breton : Disons par rapport à l’opinion générale.

Charles-Maurice : Je ne me sens pas exclu, bien que je sache que je suis minoritaire. J’espère que beaucoup de mes camarades sauront écouter ces paroles, pour montrer que je suis ouvert au débat.

Paysan breton : Je vous remercie, Charles-Maurice, de vous être montré lors de cette inquisitoriale du R&N, qui, je l’espère, saura dissiper dans esprit l’incompréhension et la haine. Vous pouvez nous envoyer vos questions, que nous transmettrons, et auxquelles Charles-Maurice pourra répondre dès qu’il sera disponible.


[1Heures les plus sombres de notre Histoire

25 novembre 2011 Jean Herbottin

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