L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
R&N : M. le député, vous annoncez aujourd’hui votre participation à la Marche Pour la Vie. Quel est le sens de cette démarche ? Quelle place prend la défense de la Vie dans votre engagement politique ?
Jacques Bompard : Je serai effectivement présent lors de la Marche pour la vie du dimanche 25 janvier. Deux raisons ont principalement motivé ma décision de venir manifester à Paris : mon engagement de longue date pour la défense de la vie et l’urgence de se battre contre la promotion de l’euthanasie.
Ces deux raisons sont évidemment liées. Quand je suis monté à la tribune en novembre dernier pour affirmer mon opposition à la proposition de résolution sur l’avortement, j’ai immédiatement précisé qu’il s’agissait là d’une nouvelle étape du grand plan de changement de Civilisation promue par les licteurs de la culture de mort. J’ai également posé ma question au gouvernement annuel sur l’euthanasie auprès de la ministre de la santé.
C’était une décision forte : la quasi-totalité de mes collègues font de ces moments une occasion de service des lobbys et de l’électoralisme. J’ai préféré me souvenir qu’un responsable politique, plus encore que quiconque, doit se soumettre aux lois naturelles. Et c’est pour cela que j’ai besoin de votre soutien. Vous connaissez les affres de la politique contemporaine. Vous voyez parfaitement qu’au sein même du Front National c’est la « droiche Chenu » qui l’emporte sur la défense de la vie. Aussi est-il important que chacun soutienne clairement ceux qui portent haut les valeurs de la famille et de la vie, sans accepter l’illusion des agendas cachés. Il est temps d’affirmer que nous ne voulons, vraiment, rien lâcher sur la défense des lois naturelles.
Alors la participation à la marche pour la vie est une évidence. Il est évident qu’il faut aujourd’hui être « humain et politique d’abord », c’est-à-dire contrer cette grande vague du désordre qui après avoir mis à bas la majeure partie de nos institutions, prétend attenter à ceux qui en font la cause et le sens : les individus. C’est cela être humain d’abord, ne pas céder pour que demain nos garçons ne mettent pas de rouge à lèvres, nos filles n’aient plus à subir l’incitation permanente à l’avortement, et nos anciens la normalisation du suicide qu’est l’euthanasie dans l’idée de réduire le poids de la dette.
R&N : L’euthanasie est l’un des enjeux de cette marche. Que vous inspirent les projets du gouvernement ? Comment les contrer ?
Jacques Bompard : Le projet du gouvernement ne m’inspire en rien. Ce n’est d’ailleurs pas un simple projet gouvernemental. Comme pour la dénaturation du mariage, nous faisons face à la coalition des officines et des coteries pour détruire notre civilisation. Le philosophe Rémi Brague a bien défini la maladie de nos élites sur ces questions : la modernité. Incapables de faire bénéficier nos compatriotes de la moindre avancée économique, sociale ou morale, ils maquillent des projets idéologiques en dernière mouture du Progrès.
La modernité c’est alors de faire croire que la suppression de la vie est un bien en soi. La modernité c’est travestir le crime immense de semer le doute aux derniers moments de la vie sur la possibilité d’achever une existence. La modernité c’est imposer aux médecins des protocoles abscons en complète opposition avec leur mission fondamentale : défendre la vie. La modernité c’est de voir des responsables politiques, Europe Ecologie Les Verts et Claude Bartolone, organiser au cœur de l’Assemblée une conférence avec l’ADMD, une association qui demande l’euthanasie pour les mineurs. La modernité c’est enfin le discours d’imposition de l’euthanasie : ôter l’ordre naturel pour faire entrer l’Etat partout où les décisions familiales et intimes devraient être préservées.
La modernité est la maladie de nos élites. Et ce sont les Français qui en subissent les morbides métastases.
R&N : Le combat pour la Vie est souvent perçu comme rétrograde, surtout lorsqu’il s’agit de remettre en cause l’avortement, parfois perçu comme un « acquis de société ». Que faire pour remettre la culture de vie au fondement de l’action politique ?
Jacques Bompard : Il faut ne rien lâcher. C’est aussi simple que cela. Ceux qui défendent et combattent pour la loi naturelle sont souvent fatigués de leur lutte. Ils sont épuisés par les nombreuses trahisons qui encombrent ce mouvement de fond dès qu’il avance réellement dans la société. Rappelons-le : nous ne pouvons organiser aucune politique saine, nous ne pouvons résoudre aucune crise économique ou politique, avec la réduction de l’être à un matériel humain malléable à l’envie.
Je vous appelle donc à être fidèles et loyaux à vos engagements. Si vous cédez sur cela, alors aucune de vos initiatives si nobles fussent ils, n’auront les conséquences que vous espéraient. Chaque année, nous consacrons Orange et Bollène au Sacré Cœur. Je vous laisse imaginer les émois laïcistes que cela provoque. Eh bien en ne cédant rien, je ne doute pas que d’une manière ou d’une autre cela sert toutes les applications locales concrètes de notre politique de bon sens.
Il n’y a pas à s’étonner qu’un tel changement de civilisation advienne quand l’UMP vote dans sa très grande majorité les lois mortifères, quand dans la ville du Pontet, le Front National assiste à l’inauguration d’une mosquée turque, quand on remplace dans les organisations politiques les serviteurs de la France pour les représentants de communauté LGBT. C’est simplement inacceptable. Et aucune prétendue ne règle du jeu et coagulation ne peut venir justifier cela.
Gardez cela en mémoire : je n’ai pas bougé d’un iota sur la promotion des lois naturelles et cela ne m’a JAMAIS empêché de devenir maire et député. Jamais.
Les acquis de société sont le résultat de l’entrainement d’hommes de bonne volonté. Le résultat de leurs efforts ; avec le soutien de la grâce dans notre cas, et non pas d’une quelconque fatalité. Cessons de croire que des Parques tissent notre destin politique. Engageons nous avec les critères du Vrai et du Beau. Et la Vie reviendra au cœur de notre Politique.
R&N : Votre participation à la MPV n’est-elle pas un simple symbole, à l’instar de votre discours à l’Assemblée, à l’occasion du vote de la résolution faisant de l’IVG un droit fondamental ?
Jacques Bompard :
C’est un symbole mais c’est aussi une marque de vie. Je suis un militant depuis mes plus jeunes années, de mes études à Montpellier aux arcanes du Vaucluse, je n’ai manqué aucun sujet. La politique ne s’apprend pas ailleurs que dans les rues, les réunions publiques et les manifestations. Les idées la guident, mais il ne faut jamais transiger sur l’engagement.
L’engagement contre le Grand Remplacement, l’avortement, pour la loi naturelle. Ceux qui se contorsionnent pour éviter d’être vus en présence de, d’être marqués sur des sujets ne servent que leurs carrières. Ils diront « devoir d’état dans ma carrière politique », répondez leur que la France en crève depuis des décennies.
R&N : Un message à destination des femmes ou familles en détresse ?
Un message à destination de ceux qui hésitent à marcher ?
Jacques Bompard :
Marchez tous le 25 janvier. De droite ou de gauche, enjoués ou réservés, militants ou non. Marchez car votre pays vient d’être blessé dans sa chair par le terrorisme et dans son essence par des dizaines d’année de service des intérêts de la culture de mort (cosmopolitisme financier, laïcisme idéologique, société du plaisir).
Nous ne pouvons plus relativiser, minauder sur nos convictions ou alors c’est que nous ne sommes pas à la hauteur de nos convictions. La tiédeur est devenue notre pire ennemi. La tiédeur est devenue le ciment du changement de Civilisation soutenu par tous les sectarismes partisans et les docteurs en politiquement correct.
Aux familles qui manifestent, perpétuez votre engagement. Engagez-vous chez vous et dans votre vie : identité, mise en accord de « la petite vie » (comme dit Chantal Delsol ) avec vos idées, prise de pouvoir local, voilà vos objectifs.
Et ne cédez à aucune sirène qui, à Montretout ou dans la Rue de Vaugirard, se trouvera votre chemin. Votre chemin est au coin de votre rue, dans l’école de vos enfants, dans votre paroisse. C’est lui qui vous porter aux meilleures responsabilités, et souvent, aux plus hautes.
Le R&N a besoin de vous !
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