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Elle a certes déjà été de facto interdite. Cependant, le rite tridentin n’a jamais été de jure condamné, ni aboli ex cathedra, ce qui est la condition formelle de l’infaillibilité pontificale. Bien plus encore, ce rite est d’un usage exclusif dans certaines communautés absolument solidaires de Rome, telles l’ICRSP, l’IBP et la FSSP. Plus significative encore, la question du « retour » en force de la messe tridentine : le Motu Proprio « Summorum Pontificum » émis par Sa Sainteté Benoît XVI défend la célébration de la messe dans sa forme dite « extraordinaire », c’est-à-dire traditionnelle. Le rite extraordinaire est aujourd’hui libre d’être pratiqué dans le monde entier par tous les prêtres de toutes les communautés. Il y a évidemment des réticences liées à quelques querelles de chapelle. Mais il reste que tout fidèle est en droit de demander qu’on célèbre ce rite. Cette décision entérine un processus de réintégration des traditionalistes au sein de l’Église – l’idée qu’il est essentiel de soutenir l’unité l’ayant emporté, étant donné l’existence d’une frange dynamique et résistante de l’Église, une frange qui n’entend pas transiger sur les principes qui ont édifié la religion catholique depuis la mort du Christ, comme nous allons le voir.
Dire que traditionalisme est schismatique, il n’y a rien de plus faux. Le traditionalisme se caractérise par une fidélité totale et sans faille à l’Église, à Rome et à Son magistère ; ce courant témoigne de son attachement à la Tradition pluri-séculaire du catholicisme : l’ancienneté de celle-ci couronne son autorité en tant qu’elle a sanctifié pendant près de deux millénaires les âmes de ses fidèles et l’excellence des saints. Mais ce n’est pas tout : cette ancienneté immémoriale de la Tradition, transmise aux apôtres par la volonté du Christ, la rend aux yeux des traditionalistes inaltérable et intouchable. De même l’Eglise, comme entité gardienne, est reconnue comme véritable dépositaire de la Tradition, quelques soient les troubles qu’elle puisse traverser : si son histoire semble plus sombre aujourd’hui, elle saura la surmonter et en triompher dans un avenir proche.
Cette messe tridentine ne peut donc être dite schismatique car elle est la messe traditionnelle par excellence, c’est-à-dire la messe purement catholique. Elle est considérée comme le sacrement le plus important par la Tradition : le Père Nicolas Giht nous dit qu’elle est « le service divin le plus parfait et celui qui a le plus de valeur, car il procure au Très Haut une ferveur et une vénération qui dépassent infiniment en valeur et en dignité, en puissance et en efficacité, toutes les nombreuses prières de l’Église et des fidèles ». Pareillement, Alphonse de Ligori nous dit que « l’homme ne peut pas accomplir d’action plus sainte, plus grande, plus sublime, que de célébrer une Messe, qui est la fin et le but de tous les autres sacrements ». Il s’agit à chaque fois de la messe tridentine. Mais la sainte Messe n’est pas seulement le rite le plus important du catholicisme, elle est aussi de nature divine, c’est pourquoi nous n’aurons jamais fini de nous battre pour l’intégrité de la messe, car, comme le dit le pape Urbain VIII (1623-1644) : « Combien les mortels doivent se battre pour que le plus merveilleux des privilèges, la messe, soit gardé avec tout le culte et la révérence dus, et prendre soin que leur négligence n’offense les yeux des anges, qui les observent avec une adoration envieuse. » Or, la messe née du dernier concile a altéré de manière grave et profonde la forme et le sens de la messe au regard de la Tradition, et cela est, aux yeux des traditionalistes, absolument intolérable. On comprend ainsi la position de la FSSPX. D’autres fraternités maintiennent cependant que le principal, c’est la subsistance de la messe tridentine dans l’Eglise, dût-elle perdre son exclusivité.
Mais il n’y a pas d’homme plus attaché à l’Eglise et à son histoire, plus ultramontain, plus papiste que nationaliste, plus attaché à la Tradition, que celui qui célèbre le rite tridentin ou que celui qui bénéficie régulièrement de ses grâces.
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