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Lorsque nous récitons le symbole de Nicée-Constantinople, nous confessons que l’Église est une, sainte, catholique et apostolique (μίαν, ἁγίαν, καθολικὴν καὶ ἀποστολικὴν Ἐκκλησίαν). Ces quatre attributs sont affirmés dans la théologie des notae ecclesiae. Ils indiquent des traits essentiels de l’Église et de sa mission. Au cours de cette série de trois articles, nous allons traiter des « notes » relatives à la sainteté, à la catholicité et à l’apostolicité de l’Église. Il ne nous restera plus qu’à parler de l’unité. Le but est le suivant : montrer comment ces trois notes vérifient les trois affirmations suivantes :
1°) Dieu en est le principe.
2°) Elles répondent à une caractéristique de la nature humaine.
3°) Elles possèdent une dimension eschatologique.
Commençons en premier lieu avec la « sainteté ». Le concile de Vatican II, dans la constitution conciliaire « Lumen Gentium » nous enseigne que : « L’Église ... est aux yeux de la foi indéfectiblement sainte. En effet le Christ, Fils de Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé ‘seul Saint’, a aimé l’Église comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son Corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu » (LG 39).
Cette citation du Concile est clairement liée à une théologie trinitaire. L’Église est sainte parce que Dieu est saint, et parce que le Christ et le Saint-Esprit sont saints.
La sainteté de l’Église vient donc de Dieu. Tout au long des Saintes Écritures est rendu témoignage de cette sainteté de Dieu. Les séraphins devant le trône de Dieu ne cessent de chanter : « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie de sa gloire. » (Is. 6, 3). Dieu est l’auteur de l’Église elle-même, puisque le Saint par excellence a rassemblé un peuple saint avec lequel il a passé un contrat d’alliance : « Et maintenant, si vous entendez ma voix et gardez mon Alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples – car toute la terre m’appartient – et vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte » (Ex. 19, 5-6). Le mot hébreu pour « saint », « קדוש » ne veut pas seulement dire « pur » mais aussi « séparé », « mis à part pour un usage exclusif », « isolé pour le service de Dieu ». L’Église est donc « sainte » dans la mesure où elle est isolée du monde pour être dans le monde balise lumineuse sur la montagne et mener d’autres à Dieu. L’Église est également sainte par la sainteté personnelle de son divin Époux, Jésus le Christ, « le Saint de Dieu » (Jn. 6, 69). C’est en lui que la sainteté de Dieu habite entièrement et parfaitement. L’Église est donc sainte parce que le Seigneur lui prodigue le don de la sainteté et parce qu’il s’est livré pour elle pour la sanctifier et la rendre sanctifiante. Nous pouvons aussi appeler l’Église « sainte » parce qu’elle est habitée par l’Esprit-Saint qui la vivifie par la charité. En étant « temple de l’Esprit-Saint », elle est donc « sainte ».
La sainteté a affaire à « l’être complet ». Pourtant, l’homme, de par sa nature, est né comme un être imparfait. « Imparfait » signifie « incomplet », « défectueux » et s’oppose comme tel à « être complet » (= « être saint »). L’homme veut en effet être parfait, mais il est incapable de gravir par lui-même la cime de la perfection. Seul Dieu peut le rendre apte à cette entreprise. Par Jésus-Christ, il a ouvert à l’homme la porte de la sainteté et la grâce au baptême le rend participant de sa sainteté dans l’Esprit Saint.
L’Église est en effet un peuple eschatologique qui vit déjà la création nouvelle : « Si donc quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né » (2 Cor. 5, 17). Cette expérience qui est rendue possible par la mort et la résurrection de Jésus ne délivre pas l’Église de la tentation au pêché, puisque l’Église est en cours de route, en vagabondage, en pérégrination. Elle parcourt un temps bien d’imperfection vers le Royaume eschatologique. A chaque fois, l’Église montre qu’elle est un peuple de pêcheurs qui ont toujours besoin de pardon. Elle ne peut qu’implorer la sainteté, étant donné qu’elle sera seulement à la fin des temps une église « sans taches, ni rides » (Eph. 5, 27). La sainteté parfaite de l’Église ne peut de fait se réaliser qu’au commencement de la royauté divine.
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